Si la formation de ce nouveau gouvernement est porteuse d’espoir pour avoir intégré deux femmes sur 15 ministres contre une pour la précédente équipe, la parité, elle, devra encore attendre.
Lentement mais surement ? Aux Comores, en 2024, la participation de la femme dans les hautes sphères politiques reste encore marginale. En témoigne le nombre moins élevé des femmes membres des gouvernements successifs. Généralement, l’on n’en compte qu’une. Mais avec cette nouvelle équipe mise sur pied le 1er juillet, la nomination de deux femmes est une lueur d’espoir, montrant peut-être la volonté de fixer un nouveau cap qui anime le chef de l’État. L’une d’entre elle, la désormais ancienne présentatrice de l’ORTC, est même désignée porte-parole du gouvernement.
En revanche, quand on sait que le gouvernement compte quinze membres, deux femmes reste quand même un nombre marginal. Pour Rahamatou Goulam, la parité est sans doute loin d'être acquise et formule le vœu d’adopter de nouveaux changements de mentalités à tous les niveaux afin de pouvoir « diminuer les stéréotypes » dans ce pays. « Je pense qu'il faut aussi une mobilisation des femmes pour s'imposer et faire comprendre que la femme comorienne est le premier facteur de développement économique et humain. Elle a sa place au sein de la sphère politique car elle évolue dans tous les secteurs et est bien formée », revendique la militante pour les droits des enfants et de la femme, rappelant que pendant les périodes électorales, « les femmes ont toujours su s’imposer dans la mobilisation pour les campagnes et sont également présentes dans les sphères de décision » des différentes formations politiques.
De son côté, Hissane Guy regrette la mise aux placards de la loi Hadjira de 2019 qui a garantie la parité au sein du gouvernement. Par conséquent, « il n'y a aucune obligation à observer la parité », fait-elle observer, avant de se demander au sujet de l’ex-ministre de la santé qui était une femme. « Est-ce à dire que la seule femme à avoir été ministre pendant un bout de temps, son portefeuille était négligeable ? Non puisqu'elle a eu à faire face à deux années de Covid-19 et les Comores comparées à certains pays ont plus ou moins su gérer la pandémie ». L’entrepreneuse tire à boulets rouges sur les résultats des ministres hommes en guise de comparaison avec l’ex ministre de la santé. Dans son viseur, celui de l’intérieur. « Ce portefeuille a toujours le même ministre. Nous avons eu l'opération Wuambushu qui n'a pas été maîtrisée et une année après nous voyons les conséquences : délinquance qui monte en flèche. »
Andjouza Abouheir
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