De passage à Paris, le président Azali Assoumani poursuit son offensive médiatique contre l’opération Wuambushu lancée par les autorités françaises, visant à la destruction des bidonvilles et à l’expulsion massive des comoriens des trois autres iles. Dans le journal français Le Monde, le chef de l’Etat indique qu’accepter les bateaux qui renvoient les comoriens de l’île de Mayotte, c’est trahir la constitution de son pays qui dit que Mayotte est comorienne.
Après France 24 et Rfi, le président de la République Azali Assoumani s’est apprêté à la séance des questions réponses du journal Le Monde. Dans les colonnes de ce quotidien français, le chef de l’Etat déplore la médiatisation voulue par les autorités françaises de l’opération Wuambushu censée juguler dans l’île de Mayotte, la montée de la délinquance en expulsant massivement les personnes en situation irrégulière et en rasant les bidonvilles.
Indiquant avoir rencontré le président Emmanuel Macron en janvier 2023 en présence du ministre de l’intérieur Gérard Darmanin, le président Azali assure avoir exprimé son opposition à « cette opération qui consiste à appeler la presse du monde entier pour clamer : regardez, on va rapatrier les comoriens qui sont à Mayotte. » Pour le chef de l’Etat comorien qui sera sans doute candidat à sa propre succession, accepter cela conduira inévitablement à son suicide politique. Il ne pouvait pas se le permettre, notamment à quelques mois des élections présidentielles prévues de se dérouler en début de l’année 2024.
Dans son offensive contre l’opération Wuambushu telle qu’elle a été voulue par l’Hôtel de Beauvau, le locataire du palais de Beit-Salam pousse le bouchon plus loin en demandant ouvertement la levée du visa Balladur, du nom du premier ministre Edouard Balladur qui l’a instauré en 1995. Un vocabulaire qui avait longtemps disparu du lexique de la diplomatie comorienne. « Je demande la levée de ce visa qui fait que les Mohéliens, les Grands Comoriens, et les Anjouanais ne sont pas libres d’aller et venir à Mayotte pour voir leur famille », a-t-il martelé.
Et de poursuivre : « J’ai demandé aux présidents Hollande et Chirac de lever ce visa. Cela résoudra 60% de nos problèmes. Nous n’avons aucun intérêt à ce que nos enfants meurent en mer en rejoignant Mayotte où ils n’ont rien. » A l’en croire, 50% de la population de Mayotte est originaire des trois autres îles des Comores. « Raison de plus pour que la France se rende compte, qu’elle le veuille ou non, que Mayotte est comorienne. Il n’y a pas un Mahorais qui n’a pas de famille aux Comores », a-t-il souligné.
Le président Azali reste convaincu que pour le comorien lambda, ce n’est plus la richesse qui le pousse vers Mayotte, c’est plutôt le titre d’un séjour qui lui ouvre les portes de la France. « C’est le rêve de beaucoup de gens, qui pensent qu’une vie meilleure est en occident. S’il n’y avait plus ce visa, ces gens resteraient à Moroni jusqu’à obtenir un visa pour la France, et n’iraient pas à Mayotte », a-t-il poursuivi.
Malgré le ton employé par le chef de l’Etat dans cette interview, il appelle toutefois à ne pas envenimer les relations entre les deux pays. « Sinon nous serions perdant à coup sûr. Mais la France ne sera pas gagnant non plus », a-t-il avancé.
Maoulida Mbaé
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Avicenne:
10/05/2023 à 07:46 PM
Ah oui, donc si le visa Balladur était supprimé tous les problèmes de Mayotte seraient réglés ?
Et bien non ! La France exige des visas pour de nombreux pays, pour quelle raison devrait- elle vous accorder ce privilège ?
Votre président répond que les comoriens n’ envahiraient plus Mayotte car ils rêvent de France, cette réponse est hallucinante, alors que plus haut, il affirme que les comoriens sont chez eux à Mayotte et qu’ils y ont de famille !
Peut-être que si, depuis votre indépendance, vos différents gouvernements avaient œuvrè aux bien être de leurs concitoyens, au développement de leur pays, ces derniers n’iraient pas mourir dans la mer, vivre dans des bidons villes … : il est vrai que la corruption dévore tout !
La présidente de l’Association des Femmes Comoriennes en France dit « Les Comores ne font pas Nation, pour les comoriens c’est d’abord leur quartier puis leur village et enfin leur île «