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des Comores

L’opposant Achmet Said mis en examen pour « complot contre l’autorité de l’État »

L’opposant Achmet Said mis en examen pour « complot contre l’autorité de l’État » © : HZK-LGDC

Arreté depuis le 9 janvier près de son domicile de Moroni, le leader du mouvement Hury, Achmet Said Mohamed, est mis en examen lundi après-midi pour « attentat, complot contre l'autorité de l'État et tentative d'actes terroristes » par le commissaire du gouvernement près de la Cour de sûreté de l’État.


Détenu dans un inconnu aussi bien par ses proches que son avocat depuis son arrestation le 9 janvier, l’opposant Achmet Said Mohamed a été présenté devant le commissaire du gouvernement près la Cour de sureté de l’État, également procureur de la République de Moroni. Le Commissaire lui reproche du chef d’inculpation de « attentat, complot contre l'autorité de l'État et tentative d'actes terroristes » et l’a placé en mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Moroni.

 

Achmet est le leader du mouvement politique Hury. Il a soutenu le candidat Juwa à la dernière présidentielle. Après son arrestation, un message audio qui lui est prêté a commencé à circuler les réseaux sociaux. Dans cette bande sonore dont le mis en cause a reconnu être la personne qui parle selon le commissaire du gouvernement, il demande à ses interlocuteurs de s’attaquer à la Cour suprême et à la Ceni. « Les éléments portés à notre connaissance indiquent des préparations et des manœuvres visant à commettre des crimes graves, allant jusqu'à menacer la sûreté de l'État. Dans ce contexte délicat, la décision de l’arrestation du Dr Achmet Saïd Mohamed Adamo a été prise », disait le Commissaire le 11 janvier dans un communiqué distribué à la presse. La Cour de sureté de l’État est une juridiction d’exception qui n’a pas d’existence légale et qui n’offre pas aux condamnés la possibilité de faire appel.

 

Depuis l’arrestation du patron du mouvement Hury, la justice a toujours fait l’impasse sur le lieu de détention de l’opposant. Si son avocat assure qu’il se trouve bel et bien à la maison d’arrêt de la capitale depuis lundi après-midi, il dit ignorer son lieu de détention avant sa mise en examen. « Même mon client lui-même il ignore où il était détenu ». Ce mystère tend à confirmer qu’il était détenu dans un lieu non règlementaire et interrogé par des fonctionnaires non habilités. C’était le cas par avec Nazra Said Hassani, jeune femme accusée d’avoir arnaqué des dizaines de personnes au moyen d’un pyramide de type Ponzi. Au cours de son procès le 11 novembre, elle a révélé avoir fait les frais de ces méthodes pendant plusieurs jours avant son transfert à la gendarmerie de Moroni. Aux structures de la protection des droits de l’homme de tirer la sonnette d’alarme.

 

Andjouza Abouheir

 

 

 


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