À l’occasion de la cérémonie de prise de pouvoir du nouveau président de la République Islamique d’Iran, Massoud Pezekhian, une délégation conduite par le deuxième personnage de l’Etat, le président de l’Assemblée de l’Union des Comores Moustadroine Abdou, s’est rendue à Téhéran. Une façon, sommes-nous tenté de dire pour le pouvoir comorien de confirmer le dégel que nous avons annoncé (La Gazette des Comores, numéro du 4 juin 2023).
Tout avait commencé par une rencontre entre l’ex chef de la diplomatie comorienne, Dhoihir Dhoulkamal et son homologue iranien Amir Abdollahian, mort depuis dans l’accident qui a couté la vie au président Raïssi en mai dernier. « Le Ministre des affaires étrangères des Comores lors d’une rencontre avec le ministre iranien des affaires étrangères a annoncé la volonté de son pays de reprendre des relations officielles avec la république islamique d’Iran, ce qui a été salué par son homologue iranien », à lire dans notre numéro du 04 Juin 2023.
Modéré parmi les conservateurs du pouvoir iranien, ce médecin cardiologue a prêté serment hier devant les législateurs iraniens, le guide Ali Khamenei, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, les membres du conseil constitutionnel ainsi que des nombreux invités étrangers dont le président du parlement comorien, Moustadroine Abdou. « Le président du parlement des Comores, le vice-président des Maldives et le ministre des affaires étrangères de l’Afrique du Sud sont arrivés ce matin (lundi) à l’aéroport international Imam Khomeiny », lit-on dans une dépêche de l’agence Iran-press en date du 29 juillet dernier.
Envoyé par le chef de l’Etat, pour représenter le pays à la cérémonie d’investiture du quatorzième président de la République Islamique d’Iran, M. Moustadroine a eu plusieurs entretiens avec des hautes personnalités du régime iranien dont le président du parlement, Dr Mohammad Baqer Ghalibaf. Si l’échange d’ambassadeur n’a pas encore été matérialisé, la rencontre entre les deux chefs des pouvoirs législatifs, résume la fin du gel des relations entre les deux pays acté par le retour au pouvoir du président Azali en 2016. Ce qui est sûr, cette rencontre et ses conséquences, rentre dans la nouvelle dynamique diplomatique impulsée par le chef de l’Etat en vue de diversifier ses relations avec les puissances étrangères.
Signe que la diplomatie comorienne tente de s’affranchir de la tutelle de la France, et prendre des chemins différents qui ne vont pas toujours dans le sens des intérêts de l’ancienne puissance coloniale. La récente signature entre le directeur de cabinet chargé de la défense, Youssouf Mohamed Ali et l’Ambassadrice des Etats-Unis en Union des Comores, Claire Pierangelo, d’un partenariat sécuritaire pour la livraison de drones de surveillance maritime résume à elle seule la nouvelle tournure diplomatique prônée par Beit-Salam. Oui à la coopération franco-comorienne, mais plus encore oui à la diversification des voies diplomatique, sommes-nous tentés de simplifier et de résumer cette nouvelle approche. Très implanté dans le paysage comorien pendant des décennie avant son départ précipité en 2016, l’Iran avait beaucoup apporté sur le plan de la formation des jeunes universitaire comoriens mais aussi ceux qui n’ont pas eu la chance de faire des études avancées en ouvrant une école professionnelle pour les travaux manuels (électricité, maintenance, couture … ) à Bandamadji dans la région d’Itsandra. Son retour ne serait donc pas fortuit, au contraire. Comme celui du Qatar, espéré mais compliqué à obtenir. Nous y reviendrons.
Imtiyaz
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