La Gazette

des Comores

Fazul : « Aucune solution pour notre justice avant 20 ans »

Fazul : « Aucune solution pour notre justice avant 20 ans » © : HZK-LGDC

Dans une conférence de presse qui avait réuni plusieurs autorités de l’île à Bonovo (siège du gouvernorat de Mohéli) et des journalistes venus de Moroni, Mohamed Said Fazul dresse son bilan de deux ans qui n’est autre, selon lui, que celui du président Azali.


C’est en quelque sorte pour répondre à La Gazette des Comores dont la Une du 27 mai, lendemain de l’anniversaire deux années depuis l’investiture le 26 mai 2019 d’Azali Assoumani à l’issue de la présidentielle anticipée la même année, a fait florès. En effet, le quotidien indépendant qui a choisi de titrer « 3+2=2 » a provoqué l’effet d’une bombe chez les lecteurs. « Je vous ai appelés ici aujourd’hui car il y a ceux qui ne comprennent pas, qui oublient que nous sommes élus en 2016 certes, mais nous avons voté une nouvelle Constitution (en 2018, Ndlr) laquelle a été appliquée. Donc nous célébrons deux ans de pouvoir car il y a ceux qui disent que 3+2=2, ce qui n’est plus le cas », explique le gouverneur Fazul lors de son allocution introductive.

 

Pour rappel, le chef de l’État Azali Assoumani et les gouverneurs de îles ont été élus pour un mandat de 5 ans en 2019. Leurs mandats devraient prendre fin en mai 2021 mais c’est sans compter le changement de la Constitution intervenu en 2018 envers et contre tous, lequel changement a donné lieu à des élections anticipées en mars 2019. « Relaxez-vous car nous ne sommes qu'au début ». Ce message s’adresse aussi bien au quotidien qu’aux opposants au régime. Selon ces derniers le mandat du président de la République et des gouverneurs des îles a pris fin respectivement le 26 et le 23 mai 2021, ne reconnaissant pas ainsi les élections de 2019 auxquelles ils avaient pris part.

 

Fidèle à sa position, Fazul répète à tout bout de champs que son bilan n’est autre que celui d’Azali « car il y a ceux qui se demandent ce que je fais ici depuis que je suis à là ». Devant, les maires, les préfets, les directeurs régionaux des sociétés d’État, les religieux, les autorités politiques de toute l’île, Fazul explique l’intérêt qu’il y a à accompagner Azali dans sa politique et se met à l’exercice de citer un à un les projets en cours et ceux qui sont envisagés pour l’île de Mohéli et dont les financements sont déjà acquis. Des projets qui avaient fait l’objet, rappelons le, d’une conférence de presse autour du thème « Mohéli est en chantier », tenue au même endroit au lendemain de l’aïd el-fitre en présence du ministre des infrastructures Afretane Yssoufa et celui de l’agriculture

Bianrifi Tarmidhi

Un nouveau sujet qu'a abordé le patron de l’île suite aux questions qui leur ont été posées, celui de la justice comorienne. Pour Fazul, « aucune solution n’est envisageable pour la justice comorienne avant au moins 20 ans ». Car, « c’est une question d’éducation de base qui demande encore du temps ». « Sinon il nous faut des magistrats étrangers à renouveler régulièrement pour éviter les accointances » croit-il.

 

Riwad

 


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