La Gazette

des Comores

Ezaldine Attoumane appelle à faire barrage aux candidats du pouvoir

Ezaldine Attoumane appelle à faire barrage aux candidats du pouvoir © : HZK-LGDC

À deux semaines de l’ouverture de la campagne électorale prévue le 17 décembre prochain, la nature des élections et les profils des candidats nourrissent les débats dans les places publiques et sur les réseaux sociaux. Ezaldine Attoumane, un jeune comorien de la diaspora natif de Siry Ziroudani dans la région de Djando à Mohéli a organisé sur les réseaux sociaux, un débat sur les élections et les profils des candidats pour le poste de gouverneur de Mohéli. Il nous a accordé une interview à La Gazette/HZK-Presse.


Question : Cette semaine, nous avons suivi avec intérêt un débat dans les réseaux sociaux sur les profils des candidats au poste de gouverneur de Mohéli. Pourquoi cette thématique ?

Ezaldine Attoumane : Pour tirer la sonnette d'alarme par rapport au danger des prochaines échéances électorales.

Question : Quelle a été la cible ?

E.A. : La première cible c’est la candidate de la mouvance présidentielle et ses alliés. Je n'ai rien contre elle, il s'agit ici d'un débat public. Il y aura sans doute des confrontations d'opinions.

Question : Pourquoi vous ne vous êtes intéressés qu'aux seuls candidats de Mohéli ?

E.A. : Nous nous sommes intéressés peu aux candidats à la présidentielle puisque nous savons que ce sont des gens qui sont là pour faire de la figuration et espérer gratter le pouvoir après.

Question : Et depuis quand êtes vous engagé dans ce combat ?

E.A : Je ne milite pas dans un parti politique. Ce combat, je le mène par amour pour mon pays depuis 2017. Je suis contre toute forme d'oppression quelle que soit sa nature. Je suis contre l'injustice sociale et la discrimination.

Question : Si vous avez suivi l'appel de Hoani Ngamaroumbo, quelle lecture en faites vous ?

E.A. : Cet appel est une manière de rappeler l'histoire politique des Comores avant, pendant et après son indépendance. Il est aussi une conscientisation par rapport à la cause mohélienne de toujours qui est l'autonomie et l'équilibre du pouvoir.

Question : Trouvez-vous qu’il est nécessaire ?

E.A. : Oui nécessaire mais pas suffisant. Il faut savoir montrer son existence même si elle peut être opprimée. Il y a des élections qui s’approchent et qui risquent encore de diriger le pays tout droit vers les affres de l'enfer. Cet appel était nécessaire pour montrer le danger et l'avenir sombre auxquels on est confronté.

Question : Nécessaire mais pas suffisant, dites-vous, alors que conseillez-vous à ceux qui vous écouteront pour la suite ?

E.A. : Il faut d'emblée même si on s'oppose aux élections, prendre le taureau par les cornes. C’est à dire barrer la route à la mouvance présidentielle et ses alliés pour qu’ils ne passent pas. C'est une autre façon d'envoyer un message à Azali et lui faire comprendre qu’il n’est pas apprécié à Moheli. Quand je parle d'alliés, je cite Chabhane, Fazul et toutes les personnes qui soutiennent le régime. Laisser la mouvance gagner c’est enraciner le pouvoir dans les îles. Il faut aussi étendre le mouvement du 17 février (M17) pour qu’il soit un mouvement de masse populaire.

Question : Croyez-vous vraiment à l’adhésion de la population à cette idée ?

E.A. : Je suis convaincu que l'opinion publique n’est pas favorable à ces élections, mais on a peur de manifester. Il faut trouver des stratégies. Il n'y a aucune raison de faire la politique de la chaise vide cette fois-ci. Il faut lui montrer qu’il n'est pas aimé. Au vu du contexte et de la situation actuelle, il sera très compliqué de voler des élections à Mohéli, car je crois qu’à un moment celles et ceux qui soutiennent Azali ici vont s'opposer les uns aux autres.

Propos recueillis par Riwad

 

 


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