La Gazette

Depuis des semaines Madagascar vit au rythme des manifestations organisées par la Génération Z, qui ne réclame ni plus ni moins que l’amélioration des conditions de vie du peuple malgache, qui survit au rythme des coupures d’eau et d’électricité. Une situation qui perdure depuis des années, mais que les gouvernements successifs, sous la houlette de Ntsayi Christian en poste de 2018 à septembre 2025 n’ont jamais trouvée de solution.

La nomination de son successeur lundi dernier, bien que n’ayant pas eu l’adhésion du mouvement GENZ, est une sorte de tentative pour le locataire de Iavoloa de conjurer le sort et de reprendre la main. Venu au pouvoir grâce à la grande mobilisation qui avait fait chuter le président, Ravalomanana en 2009, le président Rajoelina sait plus que quiconque que quand les velléités de la rue malgache se font jour, il est très difficile d’y résister. L’histoire est là pour nous le rappeler, 1991 premières chutes du président Ratsiraka, suivie de celle de 2002 et donc 2009 avec Ravalomanana. Mais en non échiquier, le président sait aussi qu’il faut savoir donner des gages à la rue. C’est ce qu’il essaie de faire avec la nomination d’un général de division comme nouveau premier ministre. Un dépaysement pourrait-on y croire pour ce pur produit de la nomenclature malgache, Le Général de Division Ruphin Fortunat Dimbisoa Zafisambo.

Il n’en est rien avant d’être nommé PM, le général connaissait déjà les couloirs de Mahazoarivo, le bureau des premiers ministres malgaches. Récemment il a occupé le poste de directeur de cabinet de Ntsay Christian, et auparavant il a été secrétaire général adjoint du gouvernement. C’est donc un homme du sérail et qui connaît déjà les dossiers que, Rajoelina a choisi pour relancer sa politique avec l’objectif de mettre fin aux coupures intempestives de l’eau et de l’électricité. Cette nomination intervient alors que depuis des jours le président a entamé une série de rencontres avec les acteurs, société civile, journalistes, opérateurs économiques …tout ça pour tenter de renouer le dialogue.

Et selon nos confrères de MadaNews, le président aurait promis lors de l’une de ses rencontres une sortie rapide de la crise énergétique. « Lors de son entretien avec le Syndicat des administrateurs civils (Synad), le chef de l’État a abordé les problèmes récurrents d’approvisionnement en eau et en électricité dans la capitale. Il a annoncé la création du projet Tanà Water Free, doté d’un château d’eau de 60.000 m³, pour atténuer les pénuries dans la capitale et les ré­gions. » Ce qui est sûr le nouveau premier ministre n’aura pas le temps de chômer. Lors de son intronisation, il lui a été rappelé qu’il a six mois pour redresser la barque, sinon la porte de sortie lui sera signifiée. Avant de former son gouvernement, le général Zafisambo sait que sa marge d’erreur est quasi nulle et qu’il n’a presque pas droit à l’erreur. Pendant ce temps, les manifestants ne désarmaient pas et continuent à demander le départ pur et simple d’Andry Nirina Rajoelina, le TGV rattrapé par les manifestants.

Imtiyaz

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