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des Comores

Crise politique en Tanzanie : Mchangama alerte sur les possibles répercussions aux Comores

Crise politique en Tanzanie : Mchangama alerte sur les possibles répercussions aux Comores © : HZK-LGDC

Le directeur de Hayba FM et ancien président de l’Assemblée nationale, Said Abdallah Mchangama, tout juste rentré de la Tanzanie, témoigne des violences post-électorales qui secouent le pays. Il met en garde contre leurs effets possibles sur les Comores et appelle les autorités à jouer un rôle de médiation.


Lundi 03 novembre, une conférence de presse a été organisée à Moroni, au siège de Hayba FM, animée par Mohamed Said Abdallah Mchangama, qui vient de rentrer d'un voyage professionnel en Tanzanie. Ce dernier a été témoin direct des troubles politiques qui secouent actuellement ce pays voisin des Comores. Inquiet pour ceux qu’il considère comme des frères de notre nation, il a tenu à livrer son témoignage. Alors qu’il séjournait dans le pays, il a été sommé de retourner à son hôtel pour s'y réfugier dans la foulée de l’éclatement des contestations post-électorales, vers 14h. Le peuple de ce pays habituellement considéré comme stable et en plein développement, avec un taux de croissance de 6% et une population de 70 millions d'habitants, manifeste pour protester contre la politique du gouvernement, suite à la réélection de la présidente Samia Suluhu Hassan avec 97,66% des voix. Un résultat vivement contesté par l'opposition.

 

« Ce genre de conflit est une première en Tanzanie. Malgré la coexistence de plusieurs tribus et de différentes religions, il y règne habituellement un climat de paix. Depuis 1964, date de l'indépendance, il n'y a jamais eu autant de révoltes et de dégâts », a déclaré M. Mchangama. L’opposition dénonce plus de 700 morts, un chiffre que les autorités réfutent. Si l’ancien président de l’Assemblée nationale est marqué par ces évènements qui ont secoué la Tanzanie, ce sont surtout les répercussions potentielles sur les Comores qui l’inquiètent. « L’union des Comores entretient depuis des lustres des liens économiques et politiques étroits avec la Tanzanie. Cependant, il est clair que cette crise pourrait se propager et avoir des conséquences négatives sur notre pays. Pour n’en citer que quelques-unes : les échanges commerciaux, notamment l'import, seront affectés, sans oublier les évacuations sanitaires qui pourraient être perturbées. Nous devons nous en préoccuper », alerte-t-il.

 

M. Changama appelle les autorités comoriennes à faire preuve de solidarité régionale et à se positionner en médiateurs. « Il nous incombe de faire appel au dialogue pour que les deux parties puissent trouver un consensus et rétablir la paix » a-t-il ajouté. Sur la question du sort des ressortissants comoriens demeurant encore sur place, le président de l’ONG Hazi Haki répond confiant : « Cela m’étonnerait qu’ils soient inquiétés par les forces de l’ordre, à moins qu’ils se retrouvent en pleine manifestation. Il faut savoir que les Comoriens sont accueillis chaleureusement et respectés à Dar-es-Salaam. Même si, dernièrement, notre réputation s’est quelque peu ternie en raison du mauvais comportement adoptés par certains de nôtres. » En attendant un retour à la normale, M. Mchangama espère que les autorités tanzaniennes sauront rapidement trouver une issue pacifique à cette crise.

 

Hamdi Abdillahi Rahilie (stagiaire)

 


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