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Affaire Maitre Ahamada Mahamoudou, Le verdict attendu le 16 novembre prochain

Affaire Maitre Ahamada Mahamoudou,  Le verdict attendu le 16 novembre prochain © : HZK-LGDC

Me Ahamada Mahamoudou est passé devant le conseil de discipline hier 15 octobre. Accusé d’avoir tenu des propos d’incitation à la haine, de trouble à l’ordre public et d’atteinte à l’éthique de la magistrature, l’avocat de l’ancien rais Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, et candidat à la dernière présidentielle, a été traduit devant le conseil de discipline du conseil de l’ordre des avocats. L’homme de droit a rejeté toutes les accusations sauf le fait d’avoir accusé Azali d’avoir « volé des élections avec la complicité de la justice ».


« Dans une déclaration sur un mur Facebook, notre confrère avocat Ahamada Mahamoudou, a lancé des propos pour inciter à la violence, trouble l’ordre public et portant aussi atteinte à l’éthique de la magistrature », a lancé d’emblée Mohamed Soilihi Djaé, Procureur Général au tribunal de Moroni. Pour le magistrat, l’avocat n’a pas respecté l’éthique et la déontologie de la profession qu’il exerce. « C’est ce qui m’a poussé à saisir le Conseil de l’Ordre des avocats  pour qu’il puisse statuer sur son sort », a poursuivi devant l’audience le procureur général.  Tout en rassurant qu’il respectera la décision qui sera prise par le conseil de discipline.

Le magistrat n’accepte pas que Maitre Ahamada Mahamoudou use de son casquette d’avocat pour faire de la politique et ainsi, il rappelle que « au moment où il tenait ces propos, il portait la casquette de l’avocat ». « Il n’aurait pas du lancer ces paroles qui peuvent susciter des violences et des troubles à l’ordre public alors qu’il est un avocat. Il sait bien que son image ne lui permet pas de dire des choses pareilles », réplique-t-il. Mohamed Soilihi Djaé a insisté sur les « propos diffamatoires » qu’aurait tenus l’avocat. « Il a diffamé l’appareil judiciaire en disant que la justice a aidé le chef de l’Etat à s’approprier les élections », a-t-il précisé. De ce fait, le procureur rappelle au conseil que « la diffamation est interdite par la loi ». Le magistrat exige un jugement à l’encontre de l’avocat pour que cela serve de « leçon ».

Sur le banc des accusés, Maitre Ahamada Mahamoudou a nié tous les faits qui lui sont reprochés, excepté le fait d’avoir dit que « Azali s’est accaparé des élections avec la complicité de la justice ». « Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai pas prononcé des paroles qui incitent à la violence ou de trouble à l’ordre public » s’est justifié l’avocat qui n’a pas manqué de redire que c’est « avec la complicité de la justice qu’Azali a confisqué les élections » en précisant que c’est avec sa casquette d’ancien candidat qu’il parlait. « Sans cette manigance, il était possible que ce soit moi qui soit à Beit Salam à présent. Malheureusement Azali a spolié les votes avec la contribution de la justice car je n’ai jamais vu cette dernière, le procureur plus précisément se demander s’il y a eu fraude aux élections du 24 mars dernier. Et pourtant c’est à vous de savoir la réalité et vous êtes resté sans rien faire, et moi en tant que candidat il était normal de réagir », a-t-il proféré.

En qualité d’avocat d’Ahamada Mahamoudou, Maitre Tadjidine a rassuré que le verdict sera connu le 16 novembre prochain en précisant qu’à l’heure où il tenait ces propos, « ce n’était pas l’avocat qui parlait mais le politicien, candidat aux élections présidentielles ». « On espère à plus de responsabilité et à une justice équitable », conclut-il. La séance du conseil de l’ordre était présidée par le bâtonnier Me Ibrahim Ali Mzimba.

Nassuf Ben Amad

 

 


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