À la veille du 23 mai, date anniversaire de l’investiture du gouverneur de l’île autonome de Moheli, l’ancien maire de Fomboni Elamine Ali Mbaraka (Aboulkhairi) s’est adressé aux Moheliens pour leur rappeler qu’à partir du 23 mai, Fazul « n’est plus gouverneur de l’île avec derrière lui, un bilan chaotique ». Le lendemain, dimanche, il a eu droit à une repartie de la part d’une équipe de la même localité que lui, et qui soutient la politique du gouverneur Fazul.
Dans une intervention de plus de 45 minutes, l’ancien maire de Fomboni, Aboulkhair Ali Mbaraka a passé en revue les maux et les luttes menées à Moheli depuis l’autonomie interne jusqu’à nos jours. Aboulkhairi estime que les nouvelles institutions issues de l’Accord-cadre de Fomboni prennent leur origine dans la lutte mohelienne. « Anjouan est venu après, même si c’est encore Anjouan qui a commencé, avec Sambi, à détruire ce qu'on a construit ensemble », regrette cet opposant connu par son franc-parler et surtout par ses positions cohérentes. S’il en veut à Sambi, c’est parce que ce dernier a, en 2009, modifié la Constitution pour prolonger d’un an son mandat.
Cet infatigable opposant de tous les régimes « depuis son enfance » comme on le définit, pointe du doigt le gouverneur Fazul, le ministre Bianrif Tarmidi et le vice-président de l’Assemblée nationale Abdallah Said Sarouma et les accuse d’avoir trahi ce qu’ils ont appris ensemble à l’école de Mohamed Assanaly, un vieux routier de la politique emporté par la deuxième vague de la Covid-19 à Fomboni. Pour Aboulkhairi, « Mohéli est aujourd’hui orphelin de Soilihi Mohamed, du colonel Mohamed Anrifi Moustoifa et de Mohamed Assanaly », trois poids lourds de la vie politique et sociale de l’île, qui ont malheureusement disparu.
S’adressant au trio Fazul, Bianrifi, et Sarouma, il demande ce « ce qu’[ils ont] apporté à Mohéli depuis qu’ [ils ont] commencé à être dans les responsabilités politiques ». L’ancien maire de Fomboni, dans une parution barbue, lance un appel à aux jeunes patriotes de se préparer à prendre le relai dans une confédération. S’adressant particulièrement à Fazul dont le mandat devait prendre fin le 23 mai si c’est la remise à zéro du compteur par la nouvelle constitution de 2018 et les élections anticipées en 2019, la bête noire du régime au niveau de l’île ne mâche pas ses mots : « Ton mandat vient de toucher à sa fin malgré tes manœuvres déloyales avec Azali. Ressaisissez-vous. Il est encore temps de demander pardon aux Moheliens. Dans le cas contraire, ce sera trop tard ». Pas sûr qu’il soit écouté puisque le pouvoir central, dont dépendent les gouvernorats, demande plutôt aux opposants de demander pardon.
La déclaration très suivie et très commentée de l’ancien maire de Fomboni a fait écho jusque dans les rangs de Mohamed Said Fazul. La repartie des partisans de « Mohéli en chantier » ne s’est pas fait attendre. Le lendemain, dimanche, au relais de Sangani, Mohamed Said Elface, actuel directeur régional de l'ONICOR et ancien conseiller spécial du gouverneur Fazul, a d’emblée précisé qu’à Mohéli, « il n’y a pas d’opposition » car, selon lui, elle n’arrive pas à Mobiliser 10 personnes. Et lui, d’ajouter qu’« un État ne fonctionne pas par des crieries mais par des textes juridiques ». « Nous avons une nouvelle Constitution, laquelle est acceptée par tout le monde y compris les opposants car ils se sont tous présentés aux élections qui en ont découlé…». Pour Elface, un ancien opposant très bruyant qui a fini par retourner sa veste, prenant tout le monde de haut, les opposants, qu’il traite de « comédiens », « manquent de vision ».
Riwad
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