La Gazette

des Comores

A Mohéli les avis divergent sur l’appel à un dialogue national

A Mohéli les avis divergent sur l’appel à un dialogue national © : HZK-LGDC

Dans un courrier publié ce jeudi, le chef de l’État Azali Assoumani appelle l’opposition, la mouvance présidentielle et la société civile à un dialogue « sincère, inclusif et constructif afin de transcender les divergences et faire avancer la démocratie dans le pays ». Et de là, créer les conditions favorables aux échéances électorales de 2024. La Gazette des Comores a recueilli quelques réactions de la population par rapport à cette main tendue du président Azali.


« Moi personnellement je trouve que c’est de la poudre aux yeux pour lui permettre d’arriver à ses fins tout comme il l’a fait lors des assises », pense Attoumane Mahoma Conseiller pédagogique. Ce frère de l’ancien Ministre de la justice soutient ses arguments par la manière dont les assises nationales qui avaient nourri tous les espoirs des comorien se sont déroulées. « Même les personnes à prendre la parole lors de la cérémonie officielle de restitution étaient programmées, moi j’avais eu la parole car mon nom a été confondu avec celui de mon frère Moussa Mahoma et lors que j’ai commencé à dire les choses on m’a coupé la parole » a regretté ce militant du parti Juwa qui dit s’exprimer à son nom propre mais pas au nom de son parti. « Si vraiment Azali est sincère cette fois-ci et cherche l’apaisement, il doit commencer tout d’abord par libérer tous les prisonniers politiques » pense-t-il avant de poser une deuxième condition qui est celle de ne pas donner aux autorités de l’île le pouvoir de désigner les participants. Attoumane Mahoma appelle tout le monde à se voir rapidement afin de prendre une décision commune.

Quant à Abdoulwahab Said Attoumane, un jeune fervent défenseur du régime, il ne voit pas l’utilité d’organiser ce dialogue car pour lui, l’opposition ne cherche que le pouvoir sans aucun programme de développement. « Ce sont des gens qui ne cherchent que déstabiliser le régime et prendre le pouvoir », croit-il.

Pour Assane Mohamed, instituteur très connu sur les réseaux en défenseur du régime, Azali a pris conscience que malgré les bonnes actions entreprises dans le pays, il y aura toujours des remous car les élections précédentes se sont mal déroulées et il doit faire en sorte que les prochaines échéances soient acceptées par tout le monde.

Fayçal Bianrif, un jeune entrepreneur dans l’agriculture appelle, quant à lui, à éviter la politique de la chaise vide. « Azali est un homme, il y a deux possibilités, soit il est sincère vu la crise que traverse le pays; soit il veut faire la même chose que les assises et dans les deux cas, il faut aller au dialogue sur de bonnes bases et on n’a pas d’autres alternatives » pense-t-il  car selon lui, l’essentiel ce n’est pas de changer des personnes à la tête du pays car on a essayé avec toutes les catégories de profil et le pays n'avance pas.

Riwad

 


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