La Gazette

des Comores

Élections 2024 : L’opposant Achmet Said suspecté d’« actes terroristes »

Élections 2024 : L’opposant Achmet Said suspecté d’« actes terroristes » © : HZK-LGDC

Le parquet de Moroni a communiqué hier sur les raisons de l’arrestation mardi 9 janvier d’Achmet Said, leader du mouvement Hury et soutien du candidat à la présidentielle, Salim Issa. Si le procureur assure que le mis en cause « se porte bien », il reste néanmoins silencieux sur son lieu de détention et ce malgré nos relances.


C’est désormais officiel. Les raisons de l’arrestation de l’opposant Achmet Said sont connues. Hier jeudi, soit trois jours après l’arrestation, le parquet de Moroni a indiqué dans un communiqué que le leader du mouvement a été arrêté car il projetait de commettre « des actes terroristes ». « Les éléments portés à notre connaissance indiquent des préparations et des manœuvres visant à commettre des crimes graves, allant jusqu'à menacer la sûreté de l'État. Dans ce contexte délicat, la décision de l’arrestation du Dr Achmet Saïd Mohamed Adamo a été prise. Actuellement, il est en garde à vue, depuis le mardi 9 janvier 2024 », indique Mohamed Djounaid, le procureur de la République de Moroni. « Je souligne que suivant l’article 33 de la loi numéro 21-072 du 29 juin 2021, relative à la lutte contre le terrorisme, son financement et à la répression du blanchiment, la garde à vue peut aller jusqu’à 15 jours ». Parmi les éléments de preuve en question, un message audio prêté à M. Achmet dans lequel on entend une voix qui semble être la sienne appeler à s’attaquer à la Cour suprême et à la Ceni (lire notre édition d’hier). 

 

Le communiqué rappelle que « courant l’année 2019, des événements troublants ont ébranlé notre pays et qu’à la suite de l’enquête effectuée, une procédure d’information était ouverte et des mandats d'arrêt ont été émis à l'encontre de certains individus impliqués dans des tentatives de déstabilisation. Le dossier de la procédure est toujours au niveau du juge d’instruction. Mais que dans un souci de réconciliation nationale et d’instauration d’un climat politique apaisé, les mesures prises au cours de la poursuite ont été allégées afin de permettre aux personnes recherchées de revenir et de participer à la vie politique de manière constructive ». Il se trouve qu’Achmet Said fait partie de ces personnes soupçonnées pendant les périodes électorale et post-électorale de 2019. Il a pu regagner le pays il y a quelques mois après un long séjour en France.

 

Il est à noter que si le parquetier assure que le détenu « se porte bien », il fait néanmoins l’impasse sur son lieu de détention de M. Achmet, et ce malgré nos relances sur cette question précise. Un silence qui nourrit les doutes quant aux méthodes antidémocratiques qui consistent à détenir et interroger des personnes dans des lieux non règlementaires et par des fonctionnaires non habilités. C’était le cas par exemple de Nazra Said Hassani, jeune femme accusée d’avoir arnaqué des dizaines de personnes au moyen d’un pyramide de type Ponzi. Au cours de son procès le 11 novembre, elle a révélé avoir fait les frais de ces méthodes pendant plusieurs jours avant son transfert à la gendarmerie de Moroni. Aux structures de la protection des droits de l’homme d’interpeler les pouvoirs publics sur la nécessité de se conformer aux conventions internationales ratifiées par l’Etat comorien.

 

Andjouza Abouheir

 

 


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