Chez nous, dans nos belles îles de la lune, les étrangers de passage ont toujours eu le plus grand mal à comprendre notre propension à tout compliquer, même les choses les plus évidentes. Qu’est-ce qui nous pousse à agir de la sorte ? Pourquoi cette désinvolture face aux problèmes ?
Et comme toujours, nous avons tendance à penser que les uns et les autres sont manipulés par quelques mains étrangères. Cette explication n’est pas en soi, dénuée de tout fondement, mais elle nous limite dans l’analyse de nos faiblesses face à l’adversité. Avouons que l’explication est trop facile et nous permet de nous dédouaner de nos responsabilités propres. Elle nous permet de passer du temps dans les palabres et les analyses de salon et non à nous interroger sur ce que chacun de nous peut apporter dans l’édification de ce pays que nous disons aimer.
Un amour indescriptible, pour le moment, tant les trahisons que nous lui apportons, font douter d’une quelconque sincérité. Nous passons les trois quarts de notre temps à imaginer comment nous allons nous mettre les uns et les autres des bâtons dans les roues, comment être dans le confort sans l’effort, comment être riche ‘’brusquement’’ (utadjiri wa hafla), au lieu de rassembler nos énergies pour construire un pays où il fera bon vivre, loin de la fureur et de l’injustice qui gouverne le monde.
Pour cela, il faudrait cesser de, toujours, creuser le trou où nous nous sommes mis et imaginer des stratégies de sortie de crise viables c’est à dire à notre portée. Au vu de la situation présente, un frémissement commence à se faire sentir et il augure d’un réel besoin de nos compatriotes de prendre en mains leur propre destinée même si ces mots n’ont pas de grande signification dans le cadre de la globalisation de presque tous les secteurs de la vie sur le plan mondial.
L’essentiel est de savoir garder les pieds sur terre, d’être lucide face aux problèmes à résoudre. Nous avons assez perdu du temps dans des jérémiades sans fin et autres balivernes. Il serait, peut-être, temps que le microcosme sous les cocotiers, enterre la hache de guerre et s’attèle à reconstruire le pays, qu’il a grandement contribué à mettre dans la situation où il est. A moins, qu’une fois, encore, les uns et les autres ne nous racontent des histoires à dormir débout.
‘’Ye tarehi do hakim !’’ aurait dit quelqu’un, quelque part. L’histoire jugera de notre bonne ou mauvaise foi, un jour. Qui sait ?
Mmagaza
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