Le gouvernement d’AZALI cherche désespérément du financement pour payer les salaires et essayer de démarrer quelque chose. Il ne faudrait pas que cette volonté de vouloir bien faire vienne restreindre le peu de souffle dont disposent les acteurs économiques de notre pays.
Le FMI a conseillé au Gouvernement comorien d’augmenter la pression fiscale. Le gouvernement a demandé aux Douanes de faire payer tout bien passant la frontière sans exception aucune. Sourde et muette, la nouvelle Direction des Douanes fait passer tout le monde à la caisse. Même les produits agréés, à priori rien n’y échappe. Que cela soit du goudron nécessaire pour la réfection des routes ou de l’équipement d’investissement que le même Etat a jugé hautement prioritaires. Il faut faire du chiffre à tout prix. Il faut faire rentrer de l’argent quel qu’en soit le coût.
La question essentielle qui m’interpelle est celle de savoir si la pression fiscale à augmenter sans ménagement va permettre au gouvernement d’AZALI de faire face aux engagements qu’il s’est fixé. Ailleurs, c’est la diminution significative des droits de douane avec but d’augmenter l’assiette. Accompagnée de la libéralisation du commerce, cela a généralement comme effet d’accroitre la productivité des affaires.
Etouffer comme c’est le cas le peu d’activité existante risque de nous précipiter vers une stagnation et de façon corollaire, pousser l’Administration à encore augmenter cette pression fiscale.
Le gouvernement fait preuve d’un manque certain d’idées et de vision. D’où la réaction barbare qu’il a fait preuve face à la recommandation du FMI. Le FMI donne des recommandations et des mauvaises notes tandis que d’autres font appel à des structures qui accompagnent vers des solutions pérennes.
Messieurs du Gouvernement, avez-vous des projets créateurs de valeur, susceptibles de créer de l’emploi, de relancer le développement et faciliter les conditions de vie des comoriens et recherchez-vous du financement ?
Alors, oubliez la facilité de la pression fiscale douanière, la mendicité d’Etat et faites preuve d’imagination. Pourquoi n’essayerez-vous pas les SUKUK, outil de la Finance Islamique ? Et ainsi profiter pour lancer des projets d’envergure nationale, créateur d’emplois. Moult projets ont déjà été inventoriés, même depuis AZALI 1.
Les Sukuk sont des sortes d’obligations conformes à la Charia. Et cela tomberait bien, vu les valeurs islamiques vers quoi nous nous devons de « puiser les principes et règles qui régissent l’Union ». (Préambule de la Constitution Comorienne)
Un Sukuk correspond toujours à un projet déterminé. Les profits versés sont les gains que le projet génère et non des intérêts non conformes à la Charia. Un Sukuk est un titre de propriété d'un actif générant de flux financiers. L'investisseur finance un actif sûr qui va fournir un revenu stable pendant une période définie.
Faites comme le gouvernement sénégalais avec ses emprunts obligataires sous la forme de Sukuk.
Avec le 1er Sukuk, l’actif que le Sénégal a lancé consistait en « l’usufruit d’une partie de l’aérogare de l’aéroport international Léopold-Sédar-Senghor constituée d’une assiette foncière de 115 hectares avec une valeur de l’actif évaluée à 250 milliards de F CFA ». (BusinessAfrica Juillet 2016).
Le 2e Sukuk qui vient d’être émis par le Sénégal est un emprunt qui servira « au financement de projets de développement économique et social du Sénégal incluant notamment un programme d’adduction d’eau potable et un programme de réalisation du réseau de voirie et d’éclairage public ».
Messieurs du Gouvernement, nous sommes dans le processus d’édification du 1er budget de la Nation d’ AZALI 2. Nous attendons de la 1ere Loi de Finances de son Gouvernement, le coup de sifflet pour la relance d'une économie tournée vers des fondamentaux de notre pays que sont la pêche et l'agriculture, le tourisme, les infrastructures (routes, énergie, eau, entre autres), la règlementation du foncier ainsi que l’aménagement du territoire et enfin la promotion des Hommes par le mérite.
Nous n’avons pas encore eu la primeur de ce budget 2017 mais osons espérer que le Gouvernement comorien visera à améliorer nos conditions de vie. Aussi, nous comptons sur un budget ambitieux pour un vrai démarrage de notre économie avec des investissements publics et privés sur les gros projets identifiés. Un budget réaliste avec une volonté du gouvernement de réduire ses voyages, son train de vie, optimiser la dépense publique, et instaurer la bonne gouvernance.
Faites nous rêver enfin, Monsieur le Président AZALI.
Moroni le 24 octobre 2016
Mahamoudou Ali Mohamed, Président ANC
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