L’intégrité territoriale des Etats, au regard de la charte de l’Organisation des Nations Unies, ne souffre d’aucune ambiguïté en ce qui concerne l’île comorienne de Mayotte. En continuant d’occuper illégalement ce territoire, la France viole cette règle universelle. Pire, en expulsant une partie de sa population originaire des trois îles sœurs, l’ancienne puissance coloniale porte atteinte aux droits humains protégés par le statut de Rome.
De nombreux juristes et intellectuels français refusent d’ailleurs de cautionner cette injustice faite à un petit pays comme les Comores, dont l’instabilité politique quasi-permanente est foncièrement liée à cette décolonisation inachevée. La classe politique française et ses gouvernements successifs ne peuvent pas ignorer ce passif qu’il est encore temps d’assumer avant qu’il ne soit trop tard. Car en s’appuyant sur un discours réactionnaire nourri par l’exclusion et la haine de l’autre, le risque est grand de voir ce petit havre de paix se transformer en poudrière.
Ce n’est pas en déployant une armada de 2000 CRS à Mayotte que Paris viendra à bout de ce qu’elle appelle « délinquance » et « immigration clandestine », dans une dangereuse amalgame alors que ces 6000 jeunes isolés et jetés dans la rue, ne sont rien d’autre que la résultante d’un système politique et institutionnel de type colonial, encouragé par des élus mahorais opportunistes, et en perte de crédibilité depuis plus de quatre décennies.
Si Mayotte est aujourd’hui présenté comme le « département français » le plus pauvre, avec tous ces bidonvilles misérables que Darmanin veut raser, cela traduit d’abord l’échec du modèle colonial français puisque, l’archipel des Comores dans son ensemble, a déjà été classé en 1961, comme le territoire français d’outre mer accusant le plus grand retard, malgré les promesses faramineuses faites aux anciens élus comoriens par l’Etat français. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer le niveau de développement de l’archipel par rapport à ses voisins de la région de l’Océan indien.
Alors de grâce, n’insultons pas l’avenir. Tôt ou tard Mayotte réintégrera son giron naturel, c’est dans la dynamique de l’histoire contemporaine, comme l’avait si bien dit en son temps, Giscard d’Estaing. N’en déplaise à ceux qui prétendent aimer cette France, en sapant ce qui a fait d’elle une grande nation ayant inspiré la déclaration universelle des droits de l’homme.
Mes chers amis de Facebook, sachez que je ne cautionne absolument pas ce qui se pas actuellement sur l'île de Mayotte. J'ai déjà écrit plusieurs articles publiés dans diverses revues scientifiques ainsi que des "Tribunes libres" sur l'île comorienne de Mayotte dans la presse régionale du bassin sud-ouest de l'océan indien et sur Facebook.
Au regard des règles d'essence coutumière du droit international public de la décolonisation forgée par l'Assemblée générale des Nations Unies depuis 1945, j'ai déjà eu l'occasion de démontrer à plusieurs reprises que l'île de Mayotte a été et est toujours une île comorienne au même titre que les îles d'Anjouan, de la Grande Comore et de Mohéli. Les Comoriens ont donc parfaitement le droit de s'établir sur toutes les parties du territoire national de l'Union des Comores, y compris sur l'île comorienne de Mayotte.
Et leur expulsion par la France n'est ni plus ni moins qu'une violation grossière et intolérable des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies. Le Président français Emmanuel Macron se comporte en fait à Mayotte comorienne comme le Président russe Vladimir Poutine dans le Donbass ukrénien.
André ORAISON, Professeur de droit international public
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