La Gazette

des Comores

Libre opinion/ Protection de l'économie locale : entre nécessité et débat

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Libre opinion/ Protection de l'économie locale : entre nécessité et débat © : HZK-LGDC

La décision du gouvernement tanzanien d'interdire à des étrangers l'exercice de certaines activités commerciales, et l'interview de Maître Fahmi Said Ibrahim sur le sujet, parue dans La Gazette des Comores, ont récemment alimenté les discussions sur la blogosphère comorienne. Il est heureux de constater les divergences sur le sujet, démontrant la vivacité de la liberté d'opinion. Ce débat d'opinion met en lumière une revendication de longue date du secteur privé comorien : la protection de son tissu économique local.


Depuis de nombreuses années, les gouvernements successifs ont été sollicités par les acteurs économiques pour instaurer une préférence nationale dans les marchés publics et restreindre l'accès de certaines activités commerciales aux étrangers. Les partisans de cette approche n'ont d'ailleurs pas attendu la décision tanzanienne pour exprimer cette nécessité.

Il est essentiel de ne pas interpréter cette demande comme une xénophobie. Maître Fahmi Said Ibrahim, partageant ce point de vue, voit le protectionnisme non pas comme une exclusion, mais comme l'établissement d'un cadre où chacun peut trouver sa place sans nuire à autrui. L'objectif n'est pas de rejeter les étrangers, qui sont considérés comme bienvenus, notamment dans les secteurs où leur expertise ou leurs investissements sont cruciaux pour la création de richesse.

La question se pose plutôt pour des domaines comme l'achat-revente, les petits restaurants, les informels dans les marchés de la capitale, où l'activité locale est vitale pour de nombreux ménages comoriens. Il s'agit de préserver cette source de revenus pour les familles du pays. D'ailleurs, l'adoption de mesures protectionnistes est un choix de politique économique courant, appliqué par de nombreux pays, développés ou en développement, sans que cela ne mène à des accusations de xénophobie.

Reconnaître la fragilité de l'économie comorienne impose de la renforcer sans la déstabiliser. Les Comores, comme tout autre pays, ont la liberté de définir leur propre politique envers les étrangers et de protéger leur économie. Le pays doit donc assumer cette politique et, dans un souci de réciprocité, la réclamer de la part des pays souhaitant négocier ces mesures. Il est impératif de ne pas ouvrir toutes les portes à tous les types « d'investissements », en particulier ceux que d'autres nations refusent sur leur propre territoire aux étrangers.

Hamidou MHOMA

Vice-président de la Nouvelle OPACO

 


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