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Libre opinion / Indice de la perception de la corruption (IPC) 2023 Les Comores toujours à la traîne

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Libre opinion / Indice de la perception de la corruption (IPC) 2023 Les Comores toujours à la traîne © : HZK-LGDC

L’Indice de la perception de la corruption (IPC) 2023 vient de sortir ce jour, mardi 21 janvier 2024. Pour cette année, l'IPC va mettre en lumière le lien entre l'état de droit, l'injustice et la corruption.


Depuis sa création en 1995, l'Indice de perception de la corruption est devenu le principal indicateur, à l’échelle mondiale, de la corruption dans le secteur public. Il permet de classer 180 pays et territoires en fonction de ce critère, en utilisant des données provenant de 13 sources externes, dont celles de la Banque mondiale, du Forum économique mondial, de sociétés privées de conseil et de gestion des risques, de groupes de réflexion et autres. Les scores attribués reflètent l’opinion d’experts et de personnalités du monde des affaires.

 

La méthodologie de calcul de l’IPC est régulièrement revue pour garantir, autant que possible, son caractère solide et cohérent. Et elle l’a été récemment, en 2017, par le Centre commun de recherche de la Commission européenne. Depuis 2012, tous les scores IPC sont comparables d’une année à une autre.

 

L'Afrique subsaharienne la région la plus corrompue 

 

Le score moyen de l’Afrique subsaharienne reste le plus bas du monde. La plupart des pays africains ont connu une stagnation, maintenant la performance constamment médiocre de la région, avec un score moyen régional inchangé de 33 sur 100. Quatre-vingt-dix pour cent des pays d’Afrique subsaharienne ont obtenu un score inférieur à 50. Les Seychelles (71) restent le meilleur score de la région, suivies du Cap-Vert (64) et du Botswana (59). Haïti (17), le Soudan du Sud (13) et la Somalie (11) obtiennent les résultats les plus bas du Classement, sans aucun signe d'amélioration. Au niveau de l'Océan indien, la République des Seychelles obtient le meilleur score, et l'Union des Comores qui ferme la marche, très loin derrière Madagascar 145ème avec un score de 25.

 

Les Comores toujours à la traîne 

 

Par rapport à l'IPC 2022, les Comores ont vu son classement s'améliorer de 1 point. L’Union des Comores a obtenu, ainsi, un score de 20 points, et est classée à la 162éme place en bas du classement.  Méthodologiquement parlant, les écarts à la hausse ou à la baisse d’un ou de deux points ne sont pas significatifs mais traduisent plutôt une stagnation, rejoignant la tendance mondiale. Sur le long terme, elle a augmenté modérément ces dernières années.

 

Les causes de la corruption sont en partie politiques et culturelles. Une mauvaise gouvernance chronique, mêlée à des promesses anti-corruption tonitruantes (2022 déclarée année de la lutte contre la corruption par le Président Azali Assoumani) suivies d’actions limitées, la persistance du corporatisme, la mainmise de l’Exécutif sur le Judiciaire et le Législatif, le déclin de l’espace civique et des libertés fondamentales, incluant les persécutions des lanceurs d’alerte, la multiplication des scandales de corruption impliquant des personnes politiquement exposées et la persistance de l’impunité constituent, entre autres, les principales raisons du très mauvais score attribué au pays. 

 

« La corruption continuera de prospérer jusqu’à ce que les systèmes judiciaires soient en mesure de punir les actes répréhensibles et de contrôler les gouvernements. Lorsque la justice est achetée ou politiquement entravée, ce sont les gens qui en souffrent. Les dirigeants devraient investir pleinement dans les institutions qui font respecter la loi et lutter contre la corruption et garantir leur indépendance. Il est temps de mettre fin à l’impunité pour la corruption », fait savoir François Valérian, Président de Transparency International, en marge de la publication de l'IPC 2023.

 

L'Ong Mbinga Ya Masiwa, créée en 2019 et qui œuvre exclusivement sur la promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, se joint à Transparency International pour formuler les recommandations générales suivantes:

-Renforcer l'indépendance du système judiciaire.

-Introduire des mécanismes d'intégrité et de contrôle

-Améliorer l'accès à la justice.

-Rendre la justice plus transparente.

-Promouvoir la coopération au sein du système judiciaire

-Regarder au-delà des frontières nationales.

 

Par Mr Mdahoma Mohamed Salim Membre-fondateur et Secrétaire Général de l'Ong Mbinga Ya Masiwa 

 


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