Nous aimons raconter cette histoire qui s’est déroulée dans les années 70. C’est l’histoire d’un respectable monsieur qui avait l’habitude à chaque fin d’après‐midi, d’aller palabrer avec des amis sur une petite place qu’ils avaient aménagée près de la grande mosquée de vendredi. Vous vous imaginez aisément les sujets qui y étaient discutés. De tout et de rien, disent les mauvaises langues. Et puis, un beau jour notre monsieur respectable déserta la fameuse petite place.
Un mois passa et un des ses amis le rencontra par hasard au détour d’une ruelle dans la Médina et, bien sûr ne manqua pas de lui demander les raisons qui l’ont poussé à déserter la place. Réponse : « Tu sais, des fois j’avais des choses importantes à faire et je n’osais pas m’en aller, de peur que vous ne cassiez du sucre sur mon dos après mon départ, de ce fait je restais dans les discussions et remettais mes affaires à plus tard. C’est pour cela que j’ai pris mon courage à deux mains et décidé de m’occuper de mes affaires au lieu de passer mes après‐midi à parler de ce que font les autres ».
La morale de cette histoire, si morale il y a, est que nos « bangwés » et aujourd’hui les réseaux sociaux sont devenus des véritables moulins à paroles et même s’ils font partie du paysage de nos traditions, ils constituent des abîmes à avaler le temps, notre temps. Or, il est un fait reconnu que pour nous, les habitants des îles de la lune, le temps n’est pas de l’argent. C’est peut‐être pour cela, que nous passons notre temps à gaspiller notre argent dans des dépenses ostentatoires. Histoire, bien sûr de passer du bon temps.
Mais, il serait temps de changer tout cela, car pendant tout ce temps, l’argent n’attend pas. Lui; il n’a pas de temps à perdre. Donc, autant nous en tenir au temps. Mais est-il encore temps ? Car on dit que le temps perdu ne se rattrape jamais ! Peut‐être pas, car nos lointains cousins gaulois nous disent qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire ! Alors prenons le temps de nous occuper des projets qui nous feront avancer ainsi que le pays.
Il faut toujours le rappeler les îles de la lune ne sont pas le centre du monde. Les pérégrinations de notre microcosme politique en train en train d’échafauder des scénarios à n’en plus finir, à chaque chant du coq ne sont pas de nature à nous sortir de l’ornière. Il est temps d’ouvrir les yeux et voir les chamboulements géostratégiques qui se dessinent. À nous de construire une vision d’ensemble qui englobera nos différences dans un monde en pleine ébullition. Soyons de bons stratèges et donnons à nos îles le rôle de carrefour qui doit être le sien entre le continent Africain et l’Asie. L’absence de grille de lecture face aux événements mondiaux, ne doit pas empêcher nos décideurs à tous les niveaux à se projeter vers des nouveaux horizons. Comme le vieux monsieur de la petite place, occupons-nous de nos affaires car personne ne le fera à notre place.
Mmagaza
Les contenus publiés dans ce site sont la propriété exclusive de LGDC/HZK Presse, merci de ne pas copier et publier nos contenus sans une autorisation préalable.