La Gazette

des Comores

Le nombrilisme, notre point de mire « Un intellectuel assis, va moins loin qu’un con qui marche » Michel Audiard

Le nombrilisme, notre point de mire « Un intellectuel assis, va moins loin qu’un con qui marche » Michel Audiard © : HZK-LGDC

Alors que la situation sanitaire et économique ne s’améliore pas beaucoup, du côté du pouvoir ou des pouvoirs, c’est selon, « on » se donne du baume au cœur à la façon de Madame la Marquise : « Tout va très bien ». Or face à la crise sanitaire l’opinion aimerait que nos autorités se donnent la peine d’expliquer de quoi demain sera fait. La confiance oui mais pas toujours à crédit comme dirait mon voisin de la boutique d’à côté.


Pour leur part les adversaires du régime ne manquent pas l’occasion pour monter en épingle la toute petite défaillance constatée, mais c’est de bonne guerre, devons nous dire. Il n’empêche que certains s’en donnent à cœur joie, dans la mesure où de l’autre côté, l’on semble se morfondre dans une certaine léthargie communicationnelle, si l’on peut s’exprimer ainsi.

 

Personne n’ignore la violence symbolique des mots. Mais chez nous cette violence s’accompagne d’une certaine mauvaise foi qui trouve un écho dans notre tradition orale. Dans les îles de la lune nous avons trop tendance à nous occuper de notre nombril, oubliant la plupart du temps que nous faisons partie d’un ensemble, d’un monde qui se globalise.

 

Par ailleurs, on dit souvent que ceux qui sont allés étudier à l’extérieur, quand ils reviennent au pays, leur « disque dur » se formate et ils reprennent à leur compte les travers qu’ils dénonçaient quand ils faisaient leurs études. Dans le temps, on disait que les bonnes idées qui animaient ceux qui rentraient au pays, sombraient au fond de l’eau avec l’ancre du bateau accostant au port.

 

Dans tous les cas de figure, il faudrait donner au plus vite une grande visibilité à la politique qui est menée, pour permettre aux habitants des îles de la lune de se faire une idée plus précise sur les axes de la politique actuelle. Le chef de l’État ne peut se permettre de s’adonner toujours à des chaises musicales au sein de sa mouvance. Face à la pandémie, il ne peut rester longtemps sans donner une impulsion nouvelle au chemin à suivre en tendant la main aux compétences laissées sur le bord du chemin. Eh oui le temps passe.

 

Nous l’écrivons souvent : Les îles de la lune possèdent les potentialités pour relever les défis du développement qui sont les siens. Le vrai handicap réside, chacun le sait, dans la surabondance des capitaines qui veulent les servir.

 

Et finalement, nous nous retrouvons encore une fois dans ce que nous écrivons depuis des lustres : Le microcosme est devenu le cadre où les différents leaders s’interdisent mutuellement toute expression d’une quelconque originalité ou d’une quelconque combativité. Le nombrilisme est devenu notre point de mire. Le monde tel qu’il est, nous refusons tous de le voir. Nous nous sommes engagés dans l’obscurantisme, cette « attitude d’opposition à l’instruction, à la raison et au progrès ».

 

Mmagaza

 

 

 

 

 


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