La Gazette

des Comores

Habari za udunga Le petit monde de la politique

Habari za udunga Le petit monde de la politique © : HZK-LGDC

Un expatrié sur le point de partir des îles de la lune, a, au cours d’un pot d’adieu, eut ces mots qui résument bien notre pays. Il disait entre autres choses que les Comores étaient à la fois passionnantes et désespérantes. Ces deux concepts synthétisent en effet assez bien les caractéristiques majeures de la vie dans les îles de la lune. De prime abord, quand l’étranger débarque chez nous, il a quelques appréhensions, dans la mesure où de l’extérieur nous ne pouvons pas dire que nous avons bonne presse.


Les coups tordus et autres crocs en jambe sont présentés à tort comme l’apanage de notre pays. Cette image de sultans batailleurs qui nous colle à la peau est cependant loin de correspondre à la réalité. Et pourtant, il nous faut savoir que dans le monde surmédiatisé par Internet et les réseaux sociaux dans lequel nous vivons, les faits les plus minimes prennent un poids considérable, vus de l’extérieur.

 

Le problème est que nous ne semblons pas prendre la mesure des impacts négatifs que tout cela représente pour nos minuscules îles. Dans les faits, nous avons toujours nagé dans le double langage. D’où les atermoiements de toute la classe politique des îles de la lune pour l’accession aux plus hautes sphères de l’Etat. Plus largement, cela devrait nous obliger à repenser la mission qui devrait être dévolue à grands leaders sous les cocotiers.

 

La dimension éthique est le plus souvent en arrière-plan d’où l’absence de recul dès que l’on s’approche du Pouvoir. C’est ainsi que dans le jeu complexe des débats au sein des multiples courants qui gangrènent le petit monde de la politique, on arrive le plus souvent à oublier l’essentiel, à savoir le bien-être du citoyen, auquel on voulait servir.

 

Les habitants des îles de la lune savent pertinemment que ce n’est pas en changeant X par Y, que l’équation du sous-développement actuel sera résolue. Avant même de chercher des explications à notre situation en termes de manque de moyens financiers, déficit d’organisation, de carences au niveau des structures publiques et autres errements des dispositifs induits par les bailleurs de fonds et autres raisons à dormir debout, il faudrait impulser une véritable révolution des structures mentales dans lesquelles nous évoluons depuis des décennies en voulant vivre dans le confort sans l’effort.

 

Les domaines d’intervention ne manquent pas : que ce soit la place de notre pays face aux enjeux géopolitiques, la crise sociale et ses répercussions sur le devenir de notre jeunesse, la politique énergétique, la place centrale de notre diaspora dans le processus de développement tant économique, culturel et artistique. En acceptant de vivre au-dessus de nos moyens, nous ne faisons que prolonger notre mal-vivre. L’autre jour, un «je-viens » me demandait comment nos compatriotes arrivent à tenir le coup avec le niveau de vie actuel? Je lui ai dit que sincèrement je n’en savais rien et que si j’avais la réponse, je serai, peut-être, à sa place, posant la même question.

 

Mmagaza


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