Il fut un temps lors des discussions sur le plan d’action du gouvernement, le concept de redevabilité comme concept clé dans l’administration comorienne fut acté. Il faut savoir que celle-ci peut se définir comme étant « l’obligation de rendre compte de l’exercice d’une responsabilité ».
Il traduit le besoin croissant de la collectivité de se procurer l’opportunité de voir et de dire si les responsables de la gestion des entités publiques ont utilisé les ressources disponibles de façon à en tirer le meilleur avantage possible et s’ils se sont donné les moyens pour évaluer leurs performances. Pour marquer la volonté d’aller dans cette direction, le chef de l’Etat durant cette période, Ikililou Dhoinine, avait promulgué le 21 juin 2011, la Loi N°08-013/AU du 25 juillet 2008, relative à la transparence des activités publiques, économiques, financières et sociales de l’Union des Comores et ce, pour donner le signal dans cette direction.
Les institutions internationales définissent la gouvernance comme étant la manière dont le pouvoir est exercé dans la gestion des ressources économiques et sociales du pays. Cette gouvernance s’appuie sur trois piliers qui sont : la primauté du droit, la transparence et l’équité, l’imputabilité ou encore la redevabilité. Pour l’OCDE, ce concept constitue un ingrédient essentiel d’une bonne gouvernance dans la mesure où « il ne peut y avoir de développement sans un bon gouvernement ». Estimant aussi qu’il est « certes difficile de définir ce qu’il faut entendre par un bon gouvernement, mais la compétence et l’honnêteté, le sens des comptes à rendre au public, une large participation de la population aux débats et aux décisions touchant les questions centrales et d’une façon générale, l’engagement de l’initiative individuelle ou communautaire en sont manifestement des ingrédients indispensables. »
Ainsi les personnes investies de la mission de diriger les affaires publiques sont tenues comptables de leurs actes. Il leur incombe, quel que soit leur niveau de responsabilité, l’obligation de démontrer qu’elles ont apporté à la direction des affaires les soins qu’appelle une gestion prudente et efficiente des ressources mises à leur disposition. La redevabilité exige que ceux qui demandent des comptes soient à même d’être des exemples à suivre. C’est un exercice difficile mais qui peut être salutaire pour la bonne marche de la société.
Aujourd’hui avec l’opacité qui a entouré un certain nombre d’affaires comme la citoyenneté économique, le dossier du pétrole, la justice, il appartient aux prétendants aux fonctions les plus hautes dans les îles de la lune, d’éclairer les citoyens pour qu’ils aient le sentiment que si l’un deux arrivait un jour au pouvoir, tout serait fait avec mesure et équité. La redevabilité ne doit plus être simplement un concept. Elle doit être un outil pour avancer dans le développement économique et social.
Mmagaza
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