La Gazette

des Comores

Habari za udunga: Dis donc dengue ?

Habari za udunga:  Dis donc dengue ? © : HZK-LGDC

Cet article est paru, quand la dengue avait pris ses quartiers dans notre pays. Alors que l’on en parle au niveau de la région, nous l’avons repris car il contient toujours quelques enseignements qui méritent d’être rappelés aux uns et aux autres.


L’autre jour je me retrouve nez à nez avec mon ancien professeur de conduite automobile, Mister Noles. Ce dernier me déclare de prime abord, avoir été renversé par une benne et que pendant les deux jours qui ont suivi, il n’était pas conscient de son état, tellement des sacs et des poutres s’étaient abattus sur lui. C’est seulement au troisième jour qu’il a pris conscience qu’il était bien en vie, mais que toutes ses articulations étaient atrophiées.

 

Vous l’aurez sans doute compris, dans le langage imagé de mon ami Nolès, la benne qui l’a renversée n’est autre que la fameuse ‘’dengue’’ alpha-machin, qui fait couler beaucoup de paracétamol, vitamines C et autres anti-inflammatoires, dans nos bouches quelque peu endolories. Le grand cadi de la capitale foundi Djelane l’a surnommé ‘’dégât’’ dans la mesure où chaque famille est touchée. On a l’étrange impression que la majorité de la population est constituée de vieillards et dont les rhumatismes se sont tout d’un coup réveillés.

 

En fait, cette épidémie nous fait toucher du doigt, notre vulnérabilité actuelle face à l’ouverture sans réel contrôle de notre pays, de tout ce qui vient de l’extérieur. Il ne s’agit point de dresser des obstacles, qui ne tiendraient pas longtemps face à un monde qui se globalise, mais d’essayer tout simplement de mettre en pratique les quelques mesures qui figurent dans nos codes et autres écrits sur la santé.

 

Ce qui est terrible, c’est que les autorités à tous les niveaux semblent vouloir jouer la montre, croyant qu’il suffit de laisser passer l’orage et que par la suite tout ira mieux dans le meilleur des mondes. Nos concitoyens ont, il est vrai, mis toujours ce qu’il leur tombe sur la tête sur le compte de la fatalité et autres punitions divines du Bon Dieu face à des brebis égarés.

 

La façon dont est gérée cette épidémie illustre quelque peu la vision que nous avons face aux grands défis qui nous assaillent de toutes parts. Que ce soit dans le domaine de la santé ou dans d’autres, nous tenons un discours cohérent et rationnel et nous appliquons des remèdes de grand-mère pour résoudre les problèmes. Peut-on continuer longtemps sur cette voie ? Telle est la question comme disent les English !

 

Mmagaza


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