La Gazette

des Comores

Habari za udunga « Permis de rouler »

Habari za udunga « Permis de rouler » © : HZK-LGDC

Non, ce n’est pas le titre du dernier film de l’agent 007, mais le titre que nous avons choisi de donner à notre permis de conduire dans nos belles îles de la lune.


En effet, on peut légitimement se poser la question de savoir à quoi sert le permis de conduire dans les îles de la lune ? Cette question qui a l’air d’une boutade, mérite cependant d’être posée quand on voit comment les gens circulent dans la capitale. Pour les mauvaises langues, le permis permet au détenteur de rouler comme il veut. On oublie souvent qu’il faut d’abord connaître le code de la route. Mais quand on connaît le niveau de certains détenteurs du fameux sésame, on n’a pas du mal à imaginer le résultat sur ce « terrain » théorique.

 

L’irrespect dont nous faisons montre dans la circulation devrait interpeller plus d’un responsable. Prenons quelques exemples. La plupart des voitures qui partent de Caltex vers le quartier d’Irungudjani doivent en principe tourner à droite à leur arrivée au rond-point de la Mission catholique. Malheureusement la plupart d’entre eux continuent tout droit pour filer vers le rond-point de Gobadjou. Or c’est un accès interdit même si le panneau a fini dans une fonderie de marmite. Quelquefois, un gendarme ou un policier se pointe et fait dévier la file vers la Mission. Et là on assiste à une sorte de capharnaüm quelque peu rigolote. On dirait des enfants pris la main dans une boite de confiture. Mais dès que le pandore disparaît, la longue file réapparaît comme par enchantement. On dit en pareille circonstance que la nature a horreur du vide.

 

A cela s’ajoute le parc automobile de nos « je viens » en ce moment et qui gonfle allégrement le nombre de voitures en circulation. Malin qui pourrait donner le chiffre exact, mais il suffit d’observer les plaques d’immatriculation. On est déjà passé au CA, après le AA et AB, en moins de 20 ans. Il y a aussi une question qui taraude les gens, à savoir qui est le responsable de la circulation routière à Moroni ? La gendarmerie ou la police ou les deux à la fois ? L’opinion aurait aimé, peut-être, avoir quelques informations sur la question.

 

Il faut savoir que la façon dont les différentes autorités s’y prennent pour réguler la circulation dans la ville est un bon indicateur du fonctionnent des départements en charge de ce dossier. Entre la gendarmerie et la police il faudrait qu’il y ait une bonne harmonisation dans le déploiement des forces au niveau des points névralgiques (carrefours, sorties des écoles, marchés…), surtout dans les périodes de pointe, à savoir aux heures de rentrée et de sortie des écoles ainsi que lors des départs pour le week-end.

 

Quand nous connaissons aussi le déficit de trottoirs et quand on voit des jeunes enfants damer le pavé pour aller à l’école, on a des sueurs froides à les voir faire du gymkhana sur quelques bouts de trottoirs entre les voitures et les camions. Des observateurs nous diront que si les routes étaient bien faites, si les nids de poule n’existaient pas, si, si, si… tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Malheureusement nous sommes dans les îles de la lune. On préfère toujours croire que demain sera meilleur. Quand les poules auront des dents, ajouteront les mauvaises langues. Il serait temps que l’Etat prenne ses responsabilités en dotant la capitale d’une véritable infrastructure routière moderne et adaptée.

 

Mmagaza

 

 

 


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