La Gazette

des Comores

Concours de circonstances

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Concours de circonstances © : HZK-LGDC

« Msafara na yilimo kaziwonana »


Une des caractéristiques dans îles de la lune, c’est la prolifération du nombre de chefs et d’institutions dans tous les recoins du pays. Tout le monde veut être chef de quelqu’un ou de quelque chose.

Ne vous étonnez donc pas qu’avec un président de l’Union, trois Vice-présidents et trois gouverneurs, nous ayons tout le florilège qui va avec. Chacun a son protocole, ses chargés de mission, ses conseillers en tous genres et autres porte Malette. A ceux là, il faut ajouter la cohorte des gens qui viennent à toute heure du jour et de la nuit vous prodiguer des conseils arguant d’avoir l’oreille du grand chef des chefs.

Aussi la guerre des chefs est une réalité que tout le monde fait semblant d’ignorer alors qu’elle constitue un des freins à notre développement. Les tensions qui naissent ici et là ne sont que les fruits, sans doute, de ces nominations dans des multiples structures, sans mandats précis, sur un minuscule territoire.

Il faudrait, qu’un jour, nos multiples prétendants aux postes, les plus hauts et aux fonctions les plus honorifiques signent une paix de braves et accordent aux îles de la lune une trêve dans ce combat suicidaire. Il faut dire que notre fonction publique est passée maître dans l’art de distribuer les indices aux amis du moment, à eux de savoir grimper l’échelle et éviter les chutes malencontreuses.

Chez nous, le seul concours qu’on passe est un concours de circonstances. Par ailleurs, il n’existe pas une liste protocolaire précise qui puisse permettre de connaitre la place des uns et des autres dans les grandes manifestations publiques. Tout est élastique.

Avec ses quelques 750 000 âmes, les îles de la lune se prennent à rêver, tout le temps, diraient les mauvaises langues. Comme dans la nuit des temps. Un rêve, les yeux ouverts, dans la mesure où nous vivons dans un monde globalisé, et surtout interconnectés sur le plan des moyens d’informations. Et on feint d’ignorer la marche du monde et on se réfugie derrière des faux‐fuyants et des subterfuges à faire pâlir un enfant.

L’opinion est en train de se demander à tort ou à raison, quand est ce que nous allons prendre le temps d’aborder sérieusement les questions relatives aux responsabilités personnelles des uns et des autres dans le charivari que nous prenons un malin plaisir à entretenir. A chaque fois, on croit à une certaine accalmie sur le front des affaires et de la surenchère politico politicienne. Il n’en est rien, tout au contraire.

C’était sans compter sur les capacités d’imagination du microcosme à brouiller les cartes. Il est temps d’adopter une approche plus pragmatique et qui tienne compte de la situation de précarité qui touche différentes couches de la société. Dans cet océan d’incertitudes, il est évident que le pays ne peut que régresser encore davantage.

La politique de navigation à vue qui est menée depuis quatre décennies par le microcosme politique ne pourra déboucher que sur une impasse. Toutefois, aucun, aucun de ces obstacles n’est, insurmontable. Nous pouvons si nous le souhaitons, parvenir à les surmonter et à engager les îles de la lune dans la voie du développement économique.

 «Il n’y a aucune raison pour que les Comores, ces îles de la lune ou îles aux parfums » ne puissent connaître un art de vivre équilibré comme les autres petites îles de l’Océan indien grâce à un développement maîtrisé combinant stabilité politique, recherche de cohésion sociale, niveau de vie suffisant, conditions de vie décentes, possibilités de réaliser ses potentialités, etc.»  Rapport national sur le développement humain de 2001, du Pnud.

Mmagaza

 

 


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