La Gazette

des Comores

Le FMI alerte sur des arriérés extérieurs très inquiétants

Le FMI alerte sur des arriérés extérieurs très inquiétants © : HZK-LGDC

Si le gouvernement poursuit, tant bien que mal, la mise en œuvre du programme établi depuis juin 2023 avec le Fonds Monétaire International (FMI) pour assainir l’économie, certaines zones d’ombre persistent et attirent l’attention des experts de l’institution de Bretton Woods. Bien que trois des cinq critères de réalisation quantitatifs (CRQ) aient été validés, le FMI exprime une vive inquiétude concernant les arriérés extérieurs, qui risquent, à terme, de compromettre les efforts significatifs consentis jusqu’à présent.


« Les résultats du programme jusqu’ici ont été mitigés, un redoublement des efforts étant nécessaire pour entretenir l’élan des réformes » peut-on lire dans le résumé analytique du document qui annonce l’achèvement de la troisième revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit. Bien que le Conseil d’administration ait approuvé le décaissement immédiat de 3,56 millions de DTS (environ 4,7 millions de dollars ou 1,8 milliards FC), les experts du FMI estiment que des efforts supplémentaires sont indispensables de la part du gouvernement comorien afin d’éviter un retour à la situation antérieure au programme. Le FMI insiste sur les points d’amélioration auxquels les autorités comoriennes doivent s’atteler pour garantir la pérennité des réformes engagées.

L’élargissement de l’assiette fiscale, longtemps réclamé, a connu une nette amélioration ces dernières années, mais reste insuffisant pour sécuriser durablement les efforts entrepris. « Les autorités ont rempli trois des cinq critères de réalisation quantitatifs (CRQ) à fin juin. Tous les objectifs indicatifs (OI) ont été atteints. Des mesures correctives ont été prises concernant les CRQ non satisfaits (niveau plancher des recettes fiscales et plafond pour l’accumulation de nouveaux arriérés extérieurs) » souligne le rapport qui prévient sur les conséquences de la non validation de ces deux critères. « Les deux CRQ non respectés, qui concernent respectivement les recettes fiscales (CRQ manqué de peu) et l’accumulation d’arriérés extérieurs, mettent en évidence les fragilités persistantes de l’économie et des institutions ainsi que les lacunes techniques dans la gestion des finances publiques (GFP) par les autorités. »

Le FMI note qu’au premier semestre 2024, les recettes fiscales ont enregistré une baisse de 0.3% par rapport aux prévisions. Malgré ce recul, l’Etat a réussi à apurer « un montant considérable (2,2 milliards de KMF) » au titre de la dette intérieure. Si le rapport juge que la dette extérieure reste viable, il met en garde contre les risques de surendettement et insiste sur l’importance de respecter tous les indicateurs clés. « La récurrence des arriérés extérieurs ne respectant pas le CRQ au titre du programme FEC et la faible base des recettes, entre autres, font partie des facteurs de risque majeurs pour la viabilité de la dette. »

Le FMI souligne l’existence de risques sur la détérioration de la situation macroéconomique à court terme. « La tendance à la hausse de l’inflation alimentaire, les pénuries de riz et autres denrées de première nécessité, les coupures de courant à répétition et l’aggravation des pénuries d’eau pourraient accentuer les tensions sociales et compromettre la stabilité macroéconomique », peut-on lire dans le rapport. Bien que l’État n’ait pas pu remplir le critère sur de non-accumulation de nouveaux arriérés extérieurs, des progrès ont été réalisés dans la gestion des prêts directs. « Le CRQ continu d’une dette extérieure non concessionnelle égale à zéro a été atteint » nous fait dire le rapport du FMI.

Imtiyaz 


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