La Gazette

des Comores

La SCH, une société en quasi-mort cérébrale

La SCH, une société en quasi-mort cérébrale © : HZK-LGDC

On se souvient tous de la phrase du Directeur de cabinet du chef de l’Etat chargé de la défense Youssoufa Mohamed alias Belou, parlant des 11 milliards de perte de la société comorienne des hydrocarbures. Le Fonds Monétaire International dans son rapport analytique sur la situation économique du pays, vient de confirmer ces propos, pire ses prévisions sont plus alarmantes que ce qu’avait avancé le proche collaborateur du président Azali.


« En 2022, les pertes s’élèvent à 14,5 milliards (2,5% du PIB). On observe que toutes les marges sont négatives sauf dans le cas du JET (carburant fourni aux avions). Les pertes sont particulièrement élevées dans les cas du gasoil vendu à la SONELEC (6,5 milliards, soit 45% des pertes) et le pétrole domestique (4,65 milliards, soit 32% des pertes). Ces deux produits représentent ainsi à eux seuls 77% des pertes récentes de la SCH. Ces montants devraient être sensiblement revus à la baisse en tenant compte des produits vendus éventuellement avec une TIPP réduite (par exemple pour l’essence et le gasoil tourisme). Si on excluait la TIPP des couts de revient, les pertes s’élèveraient à environ 6 milliards KMF soit 1% du PIB », nous décrivent les experts du FMI sur la situation de la SCH.

Quand le directeur de cabinet avait rendu public l’état de la société pour justifier l’augmentation des prix à la pompe, tout le monde avait crié au loup et accusé le gouvernement de vouloir se faire de l’argent sur le dos de la population. Aujourd’hui, il est bien clair que la SCH risque de fermer boutique si des efforts de part et d’autre ne sont pas entrepris notamment les subventions. « L’ensemble des subventions liées à la sous-tarification des produits pétroliers représente 2,5% du PIB en 2022, soit environ 14,5 milliards KMF » fait du mal à la société. Le rapport nous dit que rien que les pertes engendrées par les subventions de la SONELEC représentent une enveloppe de 6,52 milliards soit environ 46% de l’ensemble des subventions de l’Etat sur les produits pétroliers ».

Pis cette société contribue à elle seule à l’effondrement de l’un des fleurons de l’économie nationale. « L’essentiel des créances de la SCH (plus de 85% des créances) est détenu auprès de la SONELEC », en tenant plus de la moitié des créances de la société des hydrocarbures. Et ce n’est pas demain qu’elle pourra se redresser d’après les experts du FMI. « Vu les déficits quasi-budgétaires persistants de la SONELEC, cette dernière continue à contribuer négativement à la performance de la SCH ».

C’est pourquoi sous la supervision de Rima Turk, le FMI recommande entre autres mesures de « mettre en place un plan d’apurement crédible de la dette de la SONELEC auprès de la SCH. Cela permettrait de soulager significativement les tensions de trésorerie de la SCH, étant donné que la majorité des créances de la SCH est une dette de la SONELEC » afin que la société nationale de l’électricité n’entraine pas dans sa chute certaine son homologue des hydrocarbures. Le rapport analytique du Fonds suggère au gouvernement comorien de mettre en place des mesures. « Assurer une tenue régulière du conseil d’administration. Depuis 2016, les conseils d’administrations (CA) des entreprises publiques y compris celui de la SCH, ont été dissous », enfin les CA qui sont des organes de gouvernance essentielle au bon fonctionnement des entreprises et des sociétés d’Etat en ce qui concerne la SCH.

 

Imtiyaz

 

 

 

 


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