La Gazette

des Comores

La BCC a revu à la baisse ses estimations de croissance pour 2022

La BCC a revu à la baisse ses estimations de croissance pour 2022 © : HZK-LGDC

Devant la presse nationale, Younoussa Imani, gouverneur de la Banque Centrale des Comores a présenté le rapport annuel sur l'état de l'économie du pays quelques semaines après qu’il l’a remis au chef de l’Etat. En détail, il est revenu sur la situation économique du pays durant l'année 2022.


C’est devenu un rendez-vous habituel pour la presse d'être conviée en cette période pour jouer le relais de la BCC auprès du public sur tout ce qui concerne la marche de l’Etat en matière économique et financière durant  une période qui va du 01 janvier au 31 décembre de chaque année. Hier, c'est l'année 2021 qui est passée au crible par le gouverneur, accompagné de la vice-gouverneur Faouzia Radjab. Plusieurs sujets ont été abordés lors de cette rencontre dont l'évolution économique du pays fortement impactée par la guerre en Ukraine. « L'élaboration de ce rapport d'activités s’est déroulée dans un contexte particulier marqué par un environnement difficile suite à la guerre en Ukraine », pouvait-on lire dans le communiqué de presse remis aux journalistes présents. Un conflit qui a fortement contribué aux tensions sur les marchés des matières premières ainsi que sur les chaînes de valeur internationales.

 

A quelques choses malheur est bon, contre toute attente et malgré la pandémie de la Covid-19 qui a continué à sévir durant l'année 2021, l'économie mondiale s’est sortie d’une situation au départ inextricable avec une croissance positive (5,9%) bien plus que le -3,1% de l'année 2020. Une situation qui a profité à l'économie du pays qui est parvenue à un chiffre inespéré de 2,2% de croissance, soit une augmentation de 2% par rapport à l'année 2020. « Si ce résultat est jugé en deçà des perspectives d’avant Covid-19, il reste néanmoins positif, dans le sens qu’il est dû à une certaine reprise des activités économiques, dit-il. Ce regain de croissance de l'activité économique est à mettre en liaison avec la reprise des activités dans tous les secteurs ».

 

Cette reprise n’a toutefois pas empêché une accélération de l'inflation à partir de la deuxième moitié de l'année. « Cependant, à partir du mois d’avril 2021, les prix à la consommation ont enregistré une tendance haussière jusqu’en décembre », précise-t-il. Une tendance qui se confirme sur l'année en cours, qui est accentuée d'une part par la raréfaction des produits importés causée par la baisse substantielle du fret maritime mais, d’autre part par la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie depuis février 2022. Une situation qui risque de mener le pays vers une inflation à deux chiffres (10%). Des perspectives qui conduisent la BCC à revoir toutes ses ambitions à la baisse. « La BCC a revu à la baisse ses estimations de croissance pour l'année 2022. Le PIB augmenterait de 1,8% contre une prévision initiale de 3,5% », ajoute-t-il.

 

La BCC se vante toutefois d’un climat de confiance retrouvé entre l’Etat et les institutions financières, notamment une convention tripartite qui unit le Ministère des Finances, établissements bancaires et Banque Centrale. « Sur la base de cette convention, à chaque fin de mois, les banques commerciales signataires de la convention apportent leur financement par voie d’appel d’offres du Ministère des Finances, pour combler le gap nécessaire au paiement des salaires », indique le gouverneur de la BCC.

 

S’il y a des signaux positifs, beaucoup reste à faire sur le devenir économique du pays malgré un taux de couverture monétaire de 73,1%. Ce qui assurerait une importation de dix mois au pays.

 

AS Badraoui

 


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