Le récent remaniement gouvernemental opéré par le chef de l’État a confirmé la confiance accordée à plusieurs ministres, dont Ibrahim Mohamed Abdourazak, maintenu à la tête du ministère des Finances. Ce choix traduit une volonté de stabilité dans un secteur clé pour les Comores, notamment face aux défis macroéconomiques et aux réformes engagées avec les institutions internationales.
Alors que certains pronostiquaient son départ après seulement neuf mois à ce poste, le
ministre des Finances a su convaincre par sa gestion rigoureuse dans un environnement
marqué par des crises multiples. Entre les chocs climatiques affectant la croissance et les
tensions géopolitiques pesant sur les importations (pétrole, denrées alimentaires), les défis
étaient de taille. Pourtant, sous sa direction, le pays a continué d’apurer ses dettes intérieures,
avec un remboursement de 2,567 milliards de KMF à mi-2024, selon les données officielles.
Les partenaires financiers, dont le FMI et la Banque mondiale, ont salué ces efforts lors de la
validation de la troisième revue du programme Facilité Élargie de Crédit (FEC) en décembre
2024. Les réformes structurelles, bien qu’encore fragiles, ont permis une croissance de 3,6%
sur la mobilisation de financements extérieurs (840 millions de dollars).
Selon une source proche du palais de Beit-Salam, le président aurait apprécié la discrétion et
la loyauté du jeune ministre, notamment lors d’un récent dossier sensible impliquant son
ministère. « Plutôt que d’alimenter la polémique, il a privilégié la préservation de
l’institution » souligne-t-on. Cette approche collective a renforcé sa crédibilité, tant en interne
qu’auprès des bailleurs de fonds. Parmi les réalisations marquantes figurent plusieurs accords
financiers notamment 20 millions de l’ITFC pour la sécurité alimentaire, 40 millions de
dollars de la BID pour la connectivité inter-îles, un corridor humanitaire de 136 millions de
dollars.
La désignation du ministre à la présidence du Conseil des Gouverneurs du Fonds Monétaire
Arabe (FMA) jusqu’en 2026 illustre cette reconnaissance. Cependant, les experts alertent sur
les risques de ralentissement des réformes si la stabilité des interlocuteurs n’est pas
maintenue. Le respect des critères fiscaux (recettes, gestion des arriérés) reste crucial pour
pérenniser les avancées. En maintenant Ibrahim Mohamed Abdourazak au poste d’argentier
de l’Etat, le président Azali semble miser sur la continuité dans un secteur vital. Reste à voir
si cette stabilité permettra de surmonter les prochains écueils économiques, dans un contexte
international toujours incertain.
Imtiyaz
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