Dans une conférence de presse ce lundi 18 novembre, la nouvelle Opaco, le Modec et le Synaco alertent sur la concurrence déloyale et l’installation anarchique des étrangers dans le pays. Devant la presse, ces organisations patronales comoriennes tirent la sonnette d’alarme face à la prolifération d’activités commerciales illégales exercées par des étrangers sur le territoire national. Une situation qui, selon les conférenciers, loin d’être anecdotique, menace gravement le tissu économique local et les emplois des Comoriens.
C’est au vu et au su de tout le monde qu’une nouvelle forme de concurrence déloyale se développe avec l’installation anarchique d’étrangers. Il suffit de faire un tour dans la capitale pour le constater. Et même dans les régions reculées ils installent ces petits business illégaux. Des business que des petits commerçants locaux peuvent le faire. Une situation qui risque d’enterrer les petits commerçants. C’est ainsi qu’après plusieurs requêtes des petits commerçants, les organisations patronales ont réagi dans une conférence de presse hier, en alertant les pouvoirs publics sur la concurrence déloyale et l’installation anarchique des étrangers.
L’un après l’autre les responsables de ces organisations patronales dénoncent « l’installation massive d’étrangers dans des secteurs d’activité traditionnellement réservés aux nationaux, tels que la vente de produits alimentaires et autres commerces de proximité. Ces activités sont souvent exercées en violation des règles sanitaires et commerciales en vigueur, l’a marqué également le président du tribunal de commerce, créant ainsi une concurrence déloyale pour les entreprises comoriennes. Cette situation et d’autant plus préoccupante qu’elle porte atteinte aux intérêts des petits commerçants comoriens qui peinent déjà faire face à la crise économique ».
« Les organisations patronales interpellent le ministre de l’intérieur et rappellent que la loi n°88-25 du 24 décembre 1988 réglementant le séjour des étrangers aux Comores prévoit des conditions strictes pour l’exercice d’activités commerciales. L’article 11 de ce texte précise que la demande d’une carte de résident doit être formulée au ministère de l’économie et des finances pour ceux qui veulent exercer des activités commerciales et industrielles. Et c’est aux ministères concernés de présenter la demande au ministère de l’intérieur », a fait savoir Sitti Djaouharia présidente de la nouvelle Opaco. Les organisations professionnelles se disent surprises de voir avec quelle facilité les gens s’installent chez nous et exercent des petites activités commerciales réservées à nos concitoyens.
« Nous ne sommes pas hostiles aux investissements étrangers, mais nous demandons simplement que ceux-ci se fassent dans le respect des règles et qu’ils contribuent au développement durable de notre pays. Si des mesures urgentes ne sont pas prises pour enrayer ce fléau, les organisations patronales et l’ensemble des acteurs du secteur privé s’engagent à lancer une commission sur le terrain pour contrôler ces activités commerciales et dénoncer les contrevenants. Il est temps de dire stop aux activités d’achat revente aux étrangers », a déclaré à son tour Hamidou Mhoma secrétaire général de la nouvelle Opaco.
Pour finir, ces derniers appellent les autorités compétentes, ministère de l’intérieur, tribunal de commerce, et ANPI, à renforcer les contrôles et à appliquer strictement les dispositions légales en vigueur. Ils demandent une révision de cette loi afin de mieux adapter la réglementation aux enjeux actuels et de protéger les intérêts économiques nationaux à l’instar des autres pays.
Nassuf Ben Amad
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