Malgré la validation de la deuxième revue dans le cadre de la facilité élargie de crédit du FMI vis-à-vis du gouvernement comorien, les analystes du Fonds monétaire international sont inquiets sur l’incapacité des autorités comoriennes à contenir leurs dettes. Une situation qui pourrait imagine-t-on, si elle est appelée à perdurer, saper tous les efforts déployés jusque là. L’Etat en tant que gestionnaire en chef des comptes publiques et les entreprises qui sont le moteur du développement, doivent chacun prendre leur responsabilité pour éviter un effondrement de l’économie nationale.
Si lors de la première revue de la FEC, l’Etat comorien avait presque payé ses dettes vis-à-vis de deux de ses principaux créanciers (BADEA, Exim Bank india) « De nouveaux arriérés ont été accumulés sur ces deux emprunts, car le service de la dette de décembre 2023 (0,35 million USD à la BADEA et 0,13 million USD à Exim Bank India) n’a pas été payé, comme prévu. Cependant, les autorités ont également accumulé de nouveaux arriérés en décembre en raison de paiements tardifs » lit-on dans le rapport du Fonds monétaire concernant ses conclusions sur la deuxième revue du programme Facilité Elargie de Crédit.
Et le rapport de continuer ; « De même, en 2024, les arriérés extérieurs suivants ont été accumulés : 1,36 million USD à la TDB (exigible en mars et payé en mai), et 0,16 million USD et 0,41 million USD au créancier officiel Fonds Saoudien de Développement (SFD) (exigibles en février et mars, respectivement, et payés en mai). Les arriérés intérieurs nets s’élevaient à 399 millions de KMF (0,07 % du PIB) à fin décembre 2023, principalement constitués de retards de paiement pour les transferts et les investissements. »
Cette incapacité à payer les dettes à temps peut être exacerbée par un risque très élevé de ralentissement de la croissance. « Sur le plan intérieur, une intensification de l’épidémie de choléra pourrait freiner l’activité économique, notamment en réduisant le tourisme de retour de la diaspora ou en reportant des activités sociales telles que les Grands Mariages, ce qui aurait des répercussions sur les recettes fiscales » dû en particulier à une diminution des recettes fiscales. Ceci entraînant cela, le pays pourrait voir les perspectives de croissances (3,5% en 2024%) être sensiblement atteintes, même si les analyses du FMI tablent toujours sur ce chiffre grâce « aux mégaprojets en cours tels que l’hôpital El Maarouf et l’hôtel Galawa » qui sont en voie de finition pour le premier cité.
Autre inquiétude soulevée par le FMI, c’est sur la réforme du compte unique de trésor (CUT) « Les efforts déployés en 2014 pour mettre en place le CUT ont été en grande partie renversés. Le manque de confiance dans le système de gestion de la trésorerie a conduit à une prolifération, plus de 160, des comptes du gouvernement et des entités publiques à la BCC, chacun étant affecté à des fins spécifiques, par exemple les salaires, le service de la dette, l’investissement et les projets avec le financement extérieur » nous fait dire ce rapport sorti début juillet.
Toutefois, le plus grand danger qui menacerait le pays serait lié « Le plus grand défi à relever, cependant, est l’important stock préexistant d’arriérés intérieurs accumulés antérieurement au programme 2021-23 suivi par les services. Selon le rapport d’audit achevé (RS de décembre 2023), les arriérés intérieurs accumulés entre 2009 et 2020 s’élèvent à environ 45,8 milliards de KMF (4,5 % du PIB de 2023) toujours à la dette. Les grandes entreprises « Les arriérés des principales entreprises publiques (envers l’État et d’autres entreprises publiques) représentent environ 73% de ce montant » étant les principales actrices de ce cumul de dette à cause de leur incapacité à payer dans les délais leurs dettes.
Imtiyaz
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