Dans son intervention au forum du Crans Montana en tant que paneliste, le ministre des finances Mze Aboudou Mohamed Chanfiou attire l’attention sur la nécessité pour les réformes de l'architecture financière internationale.
A Bruxelles dans le cadre du 36e forum du Crans Montana qui a réuni ses états généraux du monde, du 26 au 28 juin, le ministre des finances Mze Aboudou Mohamed Chanfiou s’est prononcé sur la thématique « financement innovent ». En tant que paneliste, il a indiqué que le financement du développement est un défi majeur à relever, notamment pour les économies des pays en développement dans un contexte de rareté de capitaux, de taux d'intérêt élevés et de besoin de financement en hausse, à cause de la multiplication des chocs climatiques et sanitaires, mais aussi des conflits. Ces chocs étaient aussi l'origine du ralentissement de la croissance économique, l'accélération de l'inflation et des déficits budgétaires.
« La question du financement du développement repose sur la capacité des États et des institutions publiques et privées à mobiliser suffisamment de ressources publiques et privées, nationales et internationales, pour financer le développement. Ces financements reposent sur la fiscalité, la dette publique, l'aide publique au développement, les investissements directs étrangers et le financement bancaire au secteur privé. L’ensemble de ces sources sont aujourd'hui contraintes par la faiblesse du taux de pression fiscale, le niveau élevé de l'endettement de certains États, les difficultés d'accès aux marchés financiers, la qualité du reating et la question de la fluidité de l'intermédiation financière », précise-t-il. Il rappellera que la majorité des pays du Sud font appel aux institutions financières internationales et aux banques multilatérales de développement, mais que malgré les efforts consentis par ces institutions, les besoins de financement ne cessent d'augmenter. A titre d’exemple l'Afrique qui a besoin de plus de 170 milliards de dollars par an pour faire face aux effets des changements climatiques, etc.
Pour les Comores, le ministre fait savoir que la politique de développement repose sur le PCE 2030, dans lequel les secteurs accélérateurs de croissance, les projets d'investissement prioritaires et les réformes économiques et sociales sont clairement identifiés. « Les besoins de financement de ce Plan de développement sont évalués à plus de 4 milliards de dollars, et qu'à la suite de la CPAD organisée à Paris en décembre 2019, d'importantes ressources sont levées et financent plusieurs projets dans les secteurs de la santé, de l'éducation, des infrastructures routières et portuaires, du tourisme et de l'agriculture », avance-t-il.
Il soulignera qu'en plus de l'expérience réussie des institutions financières décentralisées, des innovations financières sont engagées pour soutenir le financement du secteur privé. Il s'agit en particulier, de la finance islamique, de la mise en place récente d'un fonds de garantie doté essentiellement de fonds publics et confié au secteur privé pour la gestion, le crédit-bail, le cadre du partenariat public privé, ainsi que d'autres initiatives fiscales innovantes pour financer la couverture maladie généralisée. « Ces financements innovants sont étroitement corrélés à l’idée de biens publics mondiaux et visent aussi à corriger les effets négatifs de la mondialisation, les enjeux climatiques ou la santé mondiale », conclut celui qui attire l’attention sur la nécessité pour les réformes de l'architecture financière internationale, d'intégrer également ces nouveaux besoins.
Andjouza Abouheir
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