Si elle se décide de dévoiler aujourd’hui son premier projet, c’est parce qu'elle se sent prête à assumer la grande responsabilité qui lui incombe mais aussi son devoir d’artiste. Membre du collectif Art de la plume, Intislam (Intissam Dahilou) de son vrai nom, cherche à travers ce projet de Slam-poésie à réaliser son rêve et porter la voix des sans voix.
Slameuse depuis 2012 à travers le collectif Art de la plume, Intissam Dahilou sort le 15 février prochain son premier projet solo. Il s’agit d'un Extended Play (EP) de cinq textes de Slam-poésie. Pour cette jeune femme qui parle d'une « grande responsabilité », son entrée dans le domaine slam reste un bon souvenir. « Je les ai rencontrés (les membres d’Art de la plume) alors que j’écrivais encore de la poésie que je mettais dans mes tiroirs. Avec Art 2 la plume, ce fût une belle histoire d’amour entre poésie et slam », se souvient-elle.
« Tabiri (rêve) » est l’intitulé de ce projet qui se doit exemplaire et surtout que pour Intislam, son nom de scène, « sortir un tel projet cela veut tout simplement dire que je suis prête à assumer mon devoir d’artiste ». « C’est un message que je fais passer plus particulièrement aux Comoriens et toute parole que j’ai clamée fait partie de mes principes. Alors ce projet fait de moi une artiste engagée car j’ai fait mon devoir d’artiste », confie-t-elle.
Le choix du nom donné à l’album n’est pas fortuit car pour la slameuse qui est aussi comédienne, le titre représente la volonté de réaliser son « tabiri ». Que ça soit à travers paranoïa, je vis là, utopie, juste instant ou le texte tabiri, Inti comme l’appellent les intimes passe d’une étape à une autre plus fructueuse. « Tabiri c’est une métaphore entre espoir et désespoir. Ça revient à mes titres. À la force que j’ai pour dire les choses, pour exprimer mes maux, c’est résister, c’est espérer. Mais pour espérer il y a aussi le désespoir qui est là. Et on se retrouve dans une ivresse sans fin ».
Dans son combat où elle affirme assumer une responsabilité, notre interlocutrice admet que « tous nos choix doivent être assumés et choisir d’être tel ou telle nous donne des devoirs à assumer. Moi en choisissant d’être une slameuse, je me suis donné une mission qui est celle de parler au nom des sans voix. Et l’artiste à cette responsabilité d’agir pour faire passer un message. C’est ça son devoir ». Cette position artistique qu’elle exprime à travers ce premier projet reste pour la slameuse un moyen d’apporter un soutien à son peuple. « Si j’ai fait ce projet c’est tout simplement parce qu’en tant qu’artiste j’ai une responsabilité envers les miens. Et il fallait que j’en parle. C’est comme ça », lance-t-elle.
Instissam reconnaît qu’un artiste doit être comme un politicien ou un soldat qui doit faire son devoir dès qu’il l’appelle. « Nous avons la responsabilité, voie la nécessité de faire notre devoir envers notre société », dit-elle en expliquant que les missions des artistes c’est de « exprimer nos maux, dénoncer s’il le faut, apporter notre pierre à l’édifice car l’art c’est avant tout un besoin de dire les choses ». Pour atteindre son objectif et réaliser son rêve, la jeune slameuse a compté sur le soutien de l’agence Seaview. Un projet qu’elle a dû financer de sa poche. « En mars 2020, j’ai approché le producteur pour lui parler de mon projet. Ça nous a pris deux semaines pour enregistrer et un mois pour le mixage », dit-elle, tout en ajoutant : « Je suis fière de moi ».
Biographie :
Passionnée d’écriture depuis ces huit ans, Intissam Dahilou connue avec son nom de scène Insti-Slam, est une slameuse et poétesse comorienne. Elle découvre la scène Slam en 2012 après avoir rencontré le collectif Art de la plume et avec lequel elle continue jusqu’à ce jour sa grande aventure des mots. Son amour pour les mots n’a jamais eu de limites car comme elle le dit, les mots l’ont toujours accompagnés que cela soit dans la lecture de la poésie, des romans et même des essais littéraires.
Avec le collectif de slameurs-comédiens, Inti-Slam à rencontré des gens qui ont été à la portée de son engagement artistique et une seconde littéraire. Une aventure qui lui a permis de concilier ses écrits à l’oralité. Un monde qui lui a permis de rencontrer des grands noms du monde de la culture comorienne dont Souef Elbadawi qui est un comédien et auteur, Soumette Ahmed, comédien, Mbae Tahamida Soly qui est poète et interprète, le rappeur Cheikh Mc et le slameur Absoir. Des rencontres qui ont permis à Intissam de s’ouvrir d’autres portes et enrichir sa personne notamment une formation d’un mois à Avignon. En plus d’être la présidente d’Art de la plume, elle est aussi la fondatrice du groupe de théâtre Shime avec lequel elle découvre de jour en jour la scène du théâtre.
AO Yazid
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