La Gazette

des Comores

« Mwana Damu (l’humain) », un projet imagé et non polémique

« Mwana Damu (l’humain) », un projet imagé et non polémique © : HZK-LGDC

La façon dont les deux jeunes rappeurs ont évoqué Dieu et la religion dans leur premier projet suscite une grande polémique. Chose qui n’inquiète ni Titi le Fourbe ni Bil Wiz car pour eux l’objet des morceaux n’est pas d’insulter Dieu mais de se questionner sur des réalités locales sur la pratique de la religion et la croyance divine. A travers des figures de rhétoriques et des images, les deux rappeurs parlent de l’être humain et de son approche avec le seigneur.


A peine sorti, le premier Extended Play de Titi le Fourbe et Bil Wiz immerge les ondes et comptabilise des centaines de milliers de streaming. « Polémiste » pour certains et « constructif » pour d’autres, « Mwana Damu (l’humain) » met en contraste la pratique religieuse aux Comores. Une sorte de questionnement pour ces jeunes artistes à travers leurs huit titres. Pour eux, il est normal que les gens critiquent le projet sinon cela n’aurait servi à rien. « On ne peut pas mettre tout le monde d’accord. Et j’affirme que tout ce que les gens disent sur notre projet est enrichissant et nous réconforte. Surtout que nous nous attendions à ce que cela arrive », informe Bil Wiz. 

Pour ce duo de rappeur comorien, le message véhiculé dans ce projet est plus important que ce que les auditeurs croient. « Nous recherchons à éveiller l’esprit du comorien sur la manière de pratiquer la religion en se posant des questions. Nous ne remettons pas en question la force divine », explique celui qui rappelle que « Bil Wiz  n’est jamais du même avis avec Nabil (son vrai nom) ». Des images abstraites et des figures de style tel que la comparaison, l’hyperbole ou la gradation, sont les plus apparents sur les huit titres de cet Ep. « Si nous avons appelé notre projet Mwana Damu  -l’humain- c’est pour évoquer l’être humain sur deux sens : d’abord sur le social puis avec sa religion. Et pour cela, nous essayons d’expliquer sur le vécu de l’être humain », confient ces deux jeunes.

« Les auditeurs se contente de la forme. Les mêmes procédés peuvent être utilisés dans des morceaux qui évoquent l’amour ou autre mais cela ne créera pas autant de polémique », insiste Bil Wiz de son vrai nom Houdhoiyifi Bacar alias Nabil. Pour lui c’est le punchline de Titi évoquant Dieu, le cocuage et l’homme qui suscite le plus de débat. « Notre projet met en contraste la méchanceté de l’homme au point que celui-ci est prêt à tout pour faire le mal », poursuit-il.

A part la musique, ces deux jeunes sont étudiants à Madagascar. Et pour eux, la musique est une façon de faire passer des messages tout en créant le débat et en se questionnant sur des réalités. « Notre volonté n’est pas de remettre en cause ni l’existence de Dieu ni la pratique de l’islam mais de se questionner sur certaines réalités acquises et non discutées dans notre société. C’est notre manière de faire », renchérit Titi le Fourbe, Anrithi de son vrai nom en affirmant que « si aujourd’hui le débat est large c’est parce que les comoriens n’ont pas cette habitude d’évoquer Dieu dans la musique et surtout dans le rap mais dans le Twarab et autre ça se fait ». 

A.O Yazid

 


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