La Gazette

« Ha nala nae » est le nouveau morceau de Cheikh Mc. Un deuxième son sorti dix ans après « Koutsi Wawétshé (Tu n’es pas seul) » pour dénoncer les agressions et les viols sur les mineurs. Pour interpeller à la fois les victimes, les agresseurs et les acteurs qui luttent contre ce fléau, l’artiste a monté un clip vidéo en dessins animés. Un jeu de vidéo réussi sur des mots percutants.

Longtemps engagé dans la lutte contre les agressions et viols sur mineurs, Cheikh Mc a sorti vendredi dernier un nouveau morceau dédié à cette thématique. « Ha Lala Nae (il l’a sexuellement agressé/e) » met en contraste un maitre coranique et un beau-père qui auraient agressé deux jeunes filles. Sans langue de bois, l’auteur de « Koutsi wawétshé (Tu n’es pas seul) » relate des faits qui sont devenus répétitifs au sein des villes et villages comoriens. La chanson est une forme de message adressé à la population pour qu’ensemble, on contribue à dénoncer les actes de viol.

Sur un rythme musical purement africain et non loin de son hip-hop habituel, Abderemane Cheikh de son vrai nom veut par la vidéo 3D d’appeler tout le monde à s’imprégner la situation. Un jeu d’image clair et attractif à la fois pour les victimes que pour les défenseurs de cette lutte. De la forme au fond, l’on constate que le fondateur du Label Watwaniya est loin d’abandonner son combat car comme il aime le dire, « c’est un combat qui ne s’arrêtera pas d’aussi tôt, donc nous ne devons pas lâcher ». « Ha Lala Nae » est donc une suite de ce combat qui, chaque jour qui passe, devient inquiétant car de plus en plus d’enfants en sont violés.

Contrairement à certains artistes qui dénoncent rarement ou peu les viols et agressions, Cheikh Mc lui est un fervent défenseur de la cause et cela ne date pas d’aujourd’hui (Ndlr : le premier titre pour dénoncer les agressions et viols sur les mineurs est sorti il y une dizaine d’année en featuring avec DadiPoslim). Dans ce nouvel opus, le parrain du hip-hop comorien ne manque pas de mentionner les manières dont les deux violeurs ont usé pour atteindre leurs proies. Pour l’un, c’est à la sortie de l’école coranique et pour l’autre c’est en l’absence de la mère au foyer.

« Tout d’un coup, il l’entraîna à l’intérieur ; les voisins l’ont même senti. Est-il en train d’égorger un animal ? Ou bien il viole son élève ? Les cris laissent croire que l’éducateur vicieux est passé à l’acte », chante-t-il en dénonçant l’enseignant qui a violé son élève. Pour le père qui a profité de l’absence de sa femme à la maison pour violer sa belle-fille de 14 ans, Cheikh Mc ne manque pas des mots percutants : « Il la voit comme une proie facile ; il la veut. Ah non ! Ah non ! Maitrise-toi ! Ah non ! Ne fais pas de bêtise ! Ah non ! Ah non ! C’est incompréhensible. C’est incestueux. Ah non ! Il veut coucher avec sa fille ».

A.O Yazid

Les contenus publiés dans ce site sont la propriété exclusive de LGDC/HZK Presse, merci de ne pas copier et publier nos contenus sans une autorisation préalable.