La Gazette

des Comores

Théâtre / Obsessions de lune I Idumbio au théâtre-studio d'Alfortville

Théâtre  / Obsessions de lune I Idumbio au théâtre-studio d'Alfortville © : HZK-LGDC

Auteur, comédien et metteur en scène, Soeuf Elbadawi sera à l’affiche du théâtre-studio d'Alfortville en février pour la reprise d’un de ses spectacles, Obsessions de lune I Idumbio IV. Un spectacle qui rend compte de la manière, dont un peuple est rendu clandestin en son pays.


Les 23 et 24 février 2018, Soeuf Elbadawi reprend Obsessions de lune I Idumbio IV, son spectacle sur la tragédie du Visa Balladur au théâtre-studio d'Alfortville, en région parisienne. Un projet qui rend compte de la manière, dont un peuple est rendu clandestin dans son pays par une tutelle étrangère. A la distribution : Soeuf Elbadawi lui-même, Christian Benedetti, connu pour avoir défendu le travail d’Edward Bond en France, et Rija Randrianarivoa, considéré comme l’un des meilleurs guitaristes malgache du moment.

 

Le spectacle évoque les drames de la traversée « entre la partie occupée de l’archipel et la partie dite indépendante », explique l’artiste. Le « visa Balladur » interdit aux habitants des autres îles comoriennes de rallier librement Mayotte, en faisant traquer les embarcations par la police française des frontières, jusqu’à ce qu’elles finissent dans le lagon. « Il faut dire deux choses. La première, c’est que nous circulions en paix, avant l’existence de ce maudit visa. Nous avions un problème à régler avec la France, mais nous n’avions pas de morts sur la conscience. La deuxième chose, c’est que ce « visa » est lui-même une invention sans-papier. C’est un objet clandestin, puisqu’il n’existe, à ce jour, aucune loi, ni décret, ni circulaire d’Etat, qui s’en revendique. On dirait qu’il a été inventé de toutes pièces par ceux qui l’appliquent. Autrement dit, on est en train de noyer les Comoriens, sur la base d’une fausse directive, probablement issue de l’ombre ».

 

Défenseur de la libre circulation dans l’archipel (« C’est un préalable à toute discussion avec la France. Nos autorités doivent le comprendre »), Soeuf Elbadawi travaille depuis longtemps autour de cette tragédie, qui lui a valu le prix littéraire des lycéens, apprentis et stagiaires d’Ile de France, avec Un dhikri pour nos morts la rage entre les dents, son livre paru aux éditions Vents d’Ailleurs. Obsessions de lune / Idumbio IV, créé pour le festival Nouvelles Zébrures dans le Limousin, joué à Paris, Tulles, Avignon et Genève, parle aussi du « délitement dans l’archipel et du continuum colonial ». Ce même spectacle se jouera au MUCEM à Marseille le 14 avril prochain.

 

 

 


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