© : HZK-LGDC
Le président de la République, Azali Assoumani a procédé ce matin à l’ouverture du village des assises en marge de l’ouverture officielle des assises nationales pour les 42 ans d’indépendance. Sur place, des artisans venus exposer leurs produits. Reportage Kalaweni, village des assises nationales.
De loin, le son des tam-tams résonnent. A l’entrée du village des assises nationales, des jeunes femmes habillées en tenues traditionnelles dansent et chantent. A l’intérieur, des stands qui accueillent une multitude de produits Made In Comores: des habits traditionnels, des sacs, des produits de rente mais aussi des produits exotiques dérivés des produits de rente, de la sculpture et d’autres choses encore.
Beaucoup ont fait le déplacement pour apprécier le savoir-faire comorien. « C’est dans ce genre d’occasion qu’on constate qu’on a un vrai savoir-faire, mais on n’arrive jamais à le capitaliser », constate Nasser Youssouf, un jeune universitaire, rencontré sur place. Un peu plus loin, une jeune femme, la trentaine, coud des kofiyas. Le kofiya, c'est ce bonnet traditionnel porté par les hommes et brodé par les femmes. Amina Abdallah, c'est son nom, en a fait son métier. "C'est vraiment rentable", nous confie-t-elle. Il faut dire que le fameux couvre-chef est un véritable bijou : brodé à la main, avec des fils de soie, aux motifs en tout genre, le must étant ceux sur lesquels sont gravés des versets du Coran. "Grâce à mon savoir-faire, je vis de mon métier".
Amina fabrique également des sacs, en cuir mais aussi avec le tissu traditionnel "sahari na soubaya" ou encore avec le wax, ce tissu africain coloré. Le coin des brodeuses abrite également le stand des habits traditionnels. Vêtue d'une abaya, la robe islamique, Koko Moinacharifa expose ses produits; elle est spécialisée dans les tenues portées lors du grand mariage, ce rite important de passage dans la société comorienne. Elle confectionne les Djoho, Dragla, Buchti,... ces tenues portées par les hommes ayant accompli le anda. « Avant, on devait attendre le mois d’aout pour écouler nos marchés. Mais maintenant, tous les mois, il y a des grands mariages, ce qui fait que nous vendons tous nos produits », lance-elle.
Sur la tenue des assises, Koko Moinacharifa estime que c’est l'occasion pour établir un vrai bilan. « Si ce qu’on dit est vrai, je pense que c’est une bonne chose de faire ces assises nationales ». Entourée de ses manteaux colorés, brodés main également, elle confie être pour la suppression des vice-présidences. « Aujourd’hui, nous devons avoir un président de la République et un gouverneur pour les trois îles comme en 1978 et supprimer tous les conseillers et consorts ».
Comme pour prouver la diversité du savoir-faire comorien, un stand, en l'occurrence celui d'Abdou Chakour Ibn Abbas, propose des produits plus modernes. Ce jeune styliste expose ses créations, des chemises, des pantalons, des robes mais aussi les accessoires qui vont avec. « Si je suis là aujourd’hui, c’est pour montrer mon savoir faire. La volonté est là et aujourd’hui, on ne demande qu’à être accompagné », lance-t-il.
Aux environs de midi, sirènes à fond, Azali Assoumani fera son entrée dans le village des assises. Escorté par sa garde, le président de la République est accueilli par le président du Comité du Pilotage des Assises Nationales (CPAN), l’expert national et le président des assises nationales. Ensemble, ils procéderont à la coupure du ruban du village des assises. Azali visitera plus tard les différents stands, saluant les efforts du président du CPAN pour la mise en place de ce village des assises. « Venir ici et voire les artisans exposer leurs produits, c’est très réconfortant. La culture reste la spécificité d’un pays », confie Azali Assoumani, tout de noir vêtu, du costume aux lunettes de soleil. Il ajoute: « Le thème de la culture occupera une grande place lors des assises. Il est temps qu’on se penche réellement sur ce domaine ».
Durant toute la semaine, le village des assises accueillera diverses activités; de la danse traditionnelle, du toirab, du wadaha, des spectacles en tout genre, une scène libre, un concours de récitation de Coran. La semaine finira en musique, dimanche, avec un grand concert populaire.
Les contenus publiés dans ce site sont la propriété exclusive de LGDC/HZK Presse, merci de ne pas copier et publier nos contenus sans une autorisation préalable.