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des Comores

Patrimoine / Koimbani, sur les traces des Trambwé

Patrimoine / Koimbani, sur les traces des Trambwé © : HZK-LGDC

La ville de Koimbani est l’une des plus anciennes des Comores. Son histoire, qui est celle des Trambwé parle d’elle-même. Sur les lieux, les traces en révèlent beaucoup qu’on s’y attend. Un palais royal, une mosquée et d’autres vestiges qui datent d’avant le 10ème siècle, des tombeaux de la période coloniale, tout y est. Mais c’est la conservation du patrimoine qui manque. Et ici, les jeunes qui s’intéressent à l’histoire et au patrimoine lancent le cri de l’alarme.


Avant le règne de Trambwé wa Ntibé Mlanao, la ville de Koimbani dans le Washili au nord Est de la Grande-Comore, a connu une histoire avec plein de péripétie. Dans cette localité située on raconte que la guerre a toujours était d’actualité « au sein même des clans villageois ». « A l’époque, la ville connaissait des divergences et des rivalités. D’après l’histoire, cela relevait du partage de la localité en Mdradjou (quartier d’en haut) et Mdramboini (quartier d’en bas) », nous explique Saifillah Ibrahim, membre actif de la Fondation Mbaé Trambwé. Au cours de notre journée de découverte, ce jeune nous a parlé de la grande et large histoire de cette cité connue par le vécu de Trambwé wa Ntibé Mlanao dit Mbaé Trambwé. Au vu de la place où est construit le musée Mbaé Trambwé, l’histoire est écrite et, est présente. Des tombeaux qui datent de l’époque coloniale, le palais royal de Trambwé, l’ancienne mosquée et la porte de la miséricorde (Goba la Salama), datant d’avant le 10ème siècle, y existent encore. Saifillah Ibrahim raconte que parmi ces tombeaux « on trouve ceux des blancs et ceux d’anciens sultans et membres de la famille royale ».

Bâtie avec 4 quartiers et près de 18 maisons, Koimbani (Hwambani1 qui signifie la ville des décisions) figure parmi les anciennes villes de l’archipel des Comores. Saifillah se souvient que selon la tradition orale qui caractérise notre histoire, on lui a raconté que la ville a connu les Fé, les Férembwé, les Bédja, les Ntibé et les Sultans. Donc une longue histoire sociopolitique et culturelle vécue dans cette cité. « Dans l’histoire, la porte de la miséricorde faisait près de 2 mètres pour donner accès au passage de Mbaé Trambwé donc vous pouvez imaginer la gabarie qu’avait une telle personnalité », martèle-t-il. Cette localité est aussi la cité d’autres Trambwé. Notre guide nous annonce qu’outre Trambwé wa Ntibé Mlanao, qui est le dernier du nom, il y avait d’abord Trambwé wa Habadi et Trambwé wa Mhama Ndoumé qui est mort à l’Ile de Mohéli.

Cette ville qui est aujourd’hui chef-lieu de la région de Washili est l’une des villes à détenir les premières écoles, les premiers dispensaires et les premières maternités de l’archipel qui seront détruits au fil des années et transformés en foyer et/ou place publique. « Ici, nous n’avons pas la culture de la conservation du patrimoine. Le palais royal, la porte de la miséricorde, le bâtiment de la première école, celui du premier dispensaire et celui de la première maternité, tous ont été détruits. Et ce qui est dommage c’est qu’on a construit des choses dispensables », regrette-t-il. Notre guide se réjouit d’une chose, c’est la conservation de certaines traditions coutumières de la ville. Mais souligne-t-il « certains ont connu un changement ».

A.O Yazid

 

  • Hwambani : ce terme signifie la ville des décisions et, est la première appellation de la ville qui, à travers le temps se fait appelé Koimbani
  • Différentes classes de la classe royale comorienne jusqu’à la dernière qui est le sultanat 

 


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