Après plus de cinq ans d’absence sur la scène musicale, AST revient avec Ndassi Hawassi, un titre fort extrait de la quatrième compilation de son label Interface Prod. Dans cette interview accordée à La Gazette des Comores, l’artiste se confie sur les raisons de ce long silence, sa vision de l’engagement artistique et les défis du milieu culturel comorien. Un entretien lucide et inspirant, qui témoigne d’un retour mûri et assumé.
Question : Pouvez-vous nous parler de votre nouveau morceau Ndassi Hawassi ? Et pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?
AST: Ndassi Hawassi est un extrait de la quatrième compilation de notre label, qui portera d’ailleurs le même titre. Il marque mon retour à la musique après plus de cinq ans d’absence. Si j’ai attendu aussi longtemps, c’est parce que j’étais pleinement investi dans le développement des autres volets d’Interface Prod, notamment la communication et l’audiovisuel.
Question : Quel message souhaitez-vous faire passer à travers cette chanson ?
AST: Ndassi Hawassi porte un message d’autonomie artistique. Il s’agit d’une revendication : nous créons par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Au sein de notre équipe, nous comptons des chanteurs, danseurs, mannequins, influenceurs, illustrateurs, humoristes, réalisateurs, graphistes, et bien d’autres talents. Nous prouvons qu’il est possible de construire un écosystème complet autour de notre art.
Question : Votre art reflète souvent la réalité comorienne. Quelle place occupent les Comores dans votre écriture ?
AST:Mon écriture est ancrée dans le vécu. Vivant aux Comores depuis maintenant quinze ans, le pays est naturellement ma première source d’inspiration. Je parle de mon quotidien, de la société qui m’entoure et des gens que je côtoie. C’est un miroir de mon environnement.
Question : Pensez-vous que les artistes ont un rôle social ou politique à jouer ?
AST:Lorsque j’ai commencé le rap, l’engagement artistique allait de soi. Il était presque naturel qu’un artiste prenne position. Personnellement, je garde cette vision. Malheureusement, les choses ont évolué : aujourd’hui, beaucoup privilégient les vues et les écoutes au détriment du fond. On constate une certaine réticence à aborder les sujets de fond qui concernent réellement la population.
Question : Quels ont été les moments les plus marquants – positifs ou difficiles – de votre parcours jusqu’à présent ?
AST:Les moments forts remontent à 2018, avec la sortie de mon album et les concerts à succès qui ont suivi. C’était une période inoubliable, un vrai tournant pour moi et pour le label qui, je pense, était alors à son apogée. Le moment le plus difficile a été sans doute la période du Covid, où nous avons été contraints à une longue pause forcée.
Question : Comment le public comorien a-t-il accueilli votre retour ?
AST:Le clip a reçu un excellent accueil. Les retours sont en très grande majorité positifs. Je crois avoir su proposer quelque chose de nouveau tout en restant fidèle à mon identité artistique.
Question : Quels sont vos projets à venir ? Un album en préparation ? Des collaborations ?
AST:Pour le moment, je préfère continuer à sortir des titres au rythme qui me convient, sans forcément penser à un projet complet. En revanche, je suis beaucoup plus ouvert aux collaborations aujourd’hui, et c’est une direction que je compte explorer davantage.
Question : Un mot pour les jeunes artistes comoriens ?
AST:Pour atteindre la puissance, il faut combiner passion et patience.
Propos recueillis par Andjouza Abouheir
Les contenus publiés dans ce site sont la propriété exclusive de LGDC/HZK Presse, merci de ne pas copier et publier nos contenus sans une autorisation préalable.

© : HZK-LGDC