Le Twaarab a occupé depuis bien longtemps la scène musicale comorienne tant pour les grands mariages que pour le divertissement avec des concerts et des festivals. Pour évaluer, des professionnels, techniques et théoriques, explique que pleins d’initiatives peuvent être prises notamment la mise en place d’une école de musique pour former les jeunes. « La pratique n’a pas disparu mais a évolué. Les instruments traditionnels tels le Oud sont remplacés par la guitare et autres », explique la directrice de la culture, Wahidat Hassane.
Pour Salim Ali Amir, un des grands chanteurs du Twaarab montre que la chute du Twaarab est due à la modernisation des grands mariages. L’auteur de Mkoidju a précisé que dans l’histoire, le Twaarab se faisait pendant les grands mariages pendant une période spéciale. « Aujourd’hui, les grands mariages se font à toute période de l’année avec plus de modernité, donc souvent sans Twaarab », montre-t-il. Salim explique, en effet, que Twaarab n’a été que tradition mais avec l’avènement du premier studio d’enregistrement, Studio 1, celui-ci a pris une autre dimension. « Il se faisait en live, avec des instruments mais lorsqu’on a lancé le studio 1, les chanteurs venaient enregistrer. On organisait alors des concerts et des concours de Twaarab », soutient celui qui regrette qu’aujourd’hui on parle du Twaarab mais autrement.
En parfait connaisseur et promoteur du domaine, Salim Ali Amir démontre que les noms, souvent, cités comme chanteurs de Twaarab, sont faits des associations villageoises. « À défaut de moyen et de reconnaissance à leur travail, ils finissent tous par partir ou trouver autre chose à faire », lance-t-il avant de préciser qu’à l’époque où est lancé le studio 1, lui et d’autres comme Abdallah Chihabi ont formé des jeunes talents. Doit-on s’y faire ? L’auteur de ‘’Mka Hayétché’’, extrait de l’album Mkoidju, regrette le manque de relève pour des talents comme Soultoine, Farid Said, Moussa Youssouf pour ne citer qu’eux ou du renouvellement du répertoire avec des chanteurs comme Soulaimane Mzé Cheikh. « J’ai fait autant d’album mais quand j’ai sorti Mkoidju, j’ai tourné, j’ai eu des contrats partout sur l’île voire même sur l’archipel parce que les gens voulaient entendre du nouveau », avoue-t-il.
Pour revaloriser le Twaarab, la directrice de la Culture précise qu’il faudrait appuyer l’organisation de manifestations liées à sa pratique. Cette dernière annonce qu’actuellement, sa direction a entamé plusieurs chantiers dont l’élaboration des textes pour la mise en place de l’agence nationale pour la promotion de la filière musique et l’élaboration d’un projet de loi pour le statut des artistes. Salim Ali Amir, lui pense beaucoup plus à lancer une formation des formateurs pour que d’ici peu on ait une école de musique. « Il faut penser à former les jeunes. Leur donner une directive pour leur avenir musical. Nous, on n’a pas eu cette chance mais nous ne devons pas faire autant pour les jeunes », dit-il.
Ce dernier regrette que le playback a tué le live. Il admet à la même occasion que l’ouverture d’une école de musique digne de ce nom permettra aussi de redonner une autre couleur au Twaarab en le mélangeant avec de la musique urbaine. « Mélanger la musique urbaine et musique traditionnelle serait une initiative de la jeunesse et cela permettrait de diversifier notre patrimoine culturelle en lui a apportant une touche moderne », conclut-il.
A.O Yazid
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