La Gazette

des Comores

Musique : Locaterre, la surprise Eliasse-Chucky

Musique :  Locaterre, la surprise Eliasse-Chucky © : HZK-LGDC

Le 6 juillet prochain, jour symbolique des 50 ans d’indépendance des Comores, Eliasse dévoilera une nouvelle version de son titre Locaterre. Déjà présent dans son troisième album, le morceau prend un nouveau souffle grâce à un duo avec le rappeur Chucky, sur une composition de Djeloune. Une collaboration qui mêle deux générations, deux styles musicaux, pour porter un regard croisé sur l’exil et le déracinement.


« J’ai voulu revisiter ce titre car son sujet est à la fois très comorien et universel », confie Eliasse. « Le 6 juillet n’a pas été choisi par hasard, c’est l’anniversaire de notre indépendance, et cette année encore plus, puisque nous fêtons les 50 ans. La chanson parle de l’exil, du déracinement, de cette douleur de se sentir étranger partout. » Pour l’artiste, cette version de Locaterre est aussi une manière de souligner « la fuite de la jeunesse comorienne vers l’ailleurs, après cinquante années d’indépendance ». Chucky n’a pas hésité lorsqu’Eliasse lui a proposé ce projet. « J’ai dit oui tout de suite. Le sujet me touche profondément car je vis moi-même l’exil, et c’est un thème qui me parle. » Ce qui l’a séduit, c’est aussi « la rencontre humaine et artistique. « J’ai toujours apprécié l’univers musical d’Eliasse. Et en apprenant que Djeloune serait à la composition, ça a fini de me convaincre. »

Le rappeur souligne l’importance de ce type de projets. « La musique nous permet d’aborder des sujets de société, de faire tomber des clichés sur l’exil, de dire qu’on aimerait rester au pays, y construire nos vies, mais que ce n’est pas toujours possible. » Pour Eliasse, ce projet représente également une expérience artistique inédite. « Toute la musique a été composée à l’ordinateur, c’est une première pour moi. J’ai toujours travaillé avec ma guitare. Là, j’ai laissé Djeloune libre sur les sons et les beats, pour que la musique lui ressemble, à lui et à Chucky. » L’artiste reconnaît que le résultat est tellement différent que sans le dire, certains ne devineraient pas que c’est lui. « J’ai même tenté un passage en rap, guidé par Chucky en studio et j’ai adoré l’expérience. »

Chucky souligne à son tour la richesse de ce dialogue entre générations. « Ce qui est rare ici, c’est que c’est Eliasse qui a fait le pas vers le hip-hop. D’habitude, ce sont plutôt les rappeurs qu’on invite à fusionner avec d’autres styles. » Selon lui, cette démarche illustre « la volonté de croiser les univers, de mélanger les expériences et de faire rayonner les talents comoriens ensemble, ici et ailleurs ». Autour du duo, une équipe soudée a porté le projet. Il s’agit de Djeloune à la composition, David Feilgeirolles au mixage et au mastering, Soifaoui aux images du clip et de la pochette. Le titre sera distribué et édité par Soulbeats Music et RFI Talent. « Cette chanson, c’est avant tout une rencontre humaine et artistique », résume Eliasse. « Elle montre la richesse des échanges entre artistes comoriens et la force de la musique pour faire entendre ce qui compte vraiment. »

Mohamed Ali Nasra

 

 


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