C'est un débat riche. Un moment de partage et de vérité. Les artistes et les amis de l'art et de la culture ont partagé au cours d'un débat qui a eu lieu au CNDRS les hauts et les bas du secteur. Tout a été fructueux et chacun des intervenants a su placer sa position et la défendre avec arguments et conviction. Dans la foulée, la compagnie Tcheza a évoqué l’importance de la danse en persistant sur son prochain spectacle à l’opéra de Paris.
Vecteur de développement et de richesse, la culture comorienne prend de plus en plus de dimension à la fois sur le plan national, régional et international. Malgré ces avantages, la scène culturelle a cette partie qui ne marche pas et qui suscite une inquiétude auprès de tous les acteurs et amis de la culture. Lors d'un débat qui a eu lieu au Centre National de Documentation et de Recherche Scientifique (CNDRS) organisé par la compagnie Tcheza, modéré par Idjabou Bakari et animé par Soumette Ahmed, Zainou El Abidine, Cheikh Mc, Lee Nossent et Fouad Salim ont été soulevées plusieurs problématiques.
Ces artistes de milieux différents regrettent le manque de solidarité qui leur permettrait de bien faire les choses. De tous ces problèmes, certains artistes à l’instar de Cheikh Mc et Lee Nossent pour ne citer qu’eux, expriment le manque d’espace dédiée à leur spectacle bien qu'ils reconnaissent le rôle joué par les quelques espaces qui existent. « C’est ensemble qu’on peut avoir une espace digne de ce nom. Nous nous devons de mettre notre énergie en attendant que l’État apporte son soutien ou pas », tonne Lee Nossent devant ce public composé d’artistes et amis de l’art et de la culture. Cheikh Mc exige la contribution l’État dans le développement de l’art et de la culture comorienne. Pour lui, l’investissement de l’État « est une obligation et non une option » car pour lui et selon sa position, « la culture c’est comme l’éducation et la santé : l’État doit s’investir ».
Comédien et directeur du Centre de création artistique des Comores (Ccac-Mavuna), Soumette Ahmed insiste sur l’existence d’un lieu pour les artistes et cela depuis presque une bonne dizaine d’années. Pour lui, la détention d’un tel espace est une aubaine pour les artistes. « Avoir un espace dédié à la culture et aux arts était le plus difficile. Nous avons bataillé et au final nous l’avons eu. Qu’elle réponde aux conditions ou pas mais la chose est là », insiste le comédien en rappelant que le plus grand souci actuel c’est de vendre le talent comorien à l’international et rehausser l’image de la culture et de l’art comorien.
Au deuxième volet de ce débat, il a été question de la participation de la compagnie Tcheza à l’opéra de Paris. Une première pour la culture et la danse comorienne. Salim Mzé Hamadi Moissi alias Seush et les siens ont mis l’accent sur le parcours réalisé. Actuellement et en attendant la suite de leurs activités notamment avec la prestation à l’opéra de Paris, la compagnie espère former des gens en administration et cela pour inciter les gens à donner de l’importance à cet art qui prend de plus en plus d’importance auprès de la société comorienne.
« La danse a toujours existé. Elle a son histoire et a connu son évolution. Le parcours n’était pas facile mais la danse a su se faire une place », rappelle le chorégraphe de la compagnie Tcheza, Seush. Ce dernier regrette que dans cette société, la danse n’est pas considérée comme c’est le cas avec la musique. « Nous créons de l’emploi. La danse est pour nous une source de revenu. Elle se doit du respect », fustige-t-il. Pour clore la journée, trois trophées d’honneur a été discerné à des hommes ayant contribué à faire la promotion de la nation comorienne et il s’agit de Damir Ben Ali, Gwagwa et Chamsoudine Ahmed, le patron des établissements Nassib.
A.O Yazid
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