La Gazette

des Comores

Littérature / Farida Atoissi lève le voile

Littérature / Farida Atoissi lève le voile © : HZK-LGDC

C’est à l’Alliance Française de Moroni que Farida Atoissi, auteur de « Sous le voile du bonheur », est revenue sur son roman, paru il y a deux ans aux éditions l'Harmattan. Un roman qui lève le voile sur les préjugés dont sont victimes ces femmes qui, comme elle, ont fait le choix de couvrir leurs corps, clamant aux yeux et au su de tous, leur liberté de disposer de leur corps.


« Porter le voile est un choix personnel fait avec âme et conscience ». Le ton est donné. Farida Atoissi, médecin traitant ORL au CHN El Maarouf, auteur de « Sous le voile du bonheur », revient sur son roman, une réflexion sur le port du voile. Un roman préfacé par Cheikh Hamidou Kane. Rien que ça. Partie au Sénégal pour y poursuivre ses études supérieures, comme l'auteur, le personnage central du roman se laisse guider par sa foi, levant peu à peu le voile sur la vie, ses aléas, ses surprises. Farida Atoissi confiera d'ailleurs qu'elle s'est beaucoup inspirée de son expérience personnelle.

 

Mère de trois enfants, cette ancienne élève de l'école Abdulhamid se livre sans concession sur cette liberté dont elle jouit en portant le voile, un sentiment de « liberté, d'amour et de persévérance ». Elle dira du voile qu'il est comme « un signe de liberté »; une idée, qui, dans les Comores de l’époque révolutionnaire (1975 à 1978) était considérée comme une entrave à la liberté de la femme car la privant de sa participation à la vie active. « Sous le voile, il y’a beaucoup de bonheur et il faut l’essayer pour le voir. Pour moi, le titre veut dire être en extase, couvert de bonheur », confie la jeune femme.

 

Dans son livre, Farida Atoissi traite de plusieurs thèmes dont la polygamie, le mariage forcé et même la fuite des cerveaux. « J’invite les jeunes comoriens et comoriennes à bien observer ce que nous avons en Afrique et toutes ces bonnes choses que nous avons ici », dira-t-elle, éternelle optimiste, vantant tantôt les valeurs dont le continent a la chance de disposer, la « bonté, la disponibilité, le savoir-vivre ». Devant les réactions, parfois violentes, des personnes qui voient dans le port du voile, un asservissement de la femme, Farida Atoissi dira, sereine: « Les moqueries, c’est quelque chose qu’on vit tous les jours. (...) Ces gens pensent être maitres de tout mais en vérité, ils ne maitrisent rien du tout ».

 

Inspirée par les auteurs africains, et sénégalais plus particulièrement, la native de Domoni Mbadjini à Ngazidja promet d’écrire d’autres romans dans un futur proche. « J’espère écrire mais écrire pour servir, faire évoluer les mentalités des gens dans le positif et transmettre un message de foi », a-t-elle confié à La Gazette des Comores. Actuel point focal national Traumatisme et violences au ministère de la Santé, elle exclut l’idée de changer de métier. « J'espère vivre médecin et mourir médecin ». Aux femmes qui portent le voile, Farida Atoissi salue leur courage et leur conseille de « ne pas se détourner du droit chemin, de ne pas se laisser décourager » par ceux qu’elle considère comme des ignorants.

 

« Il ne faut surtout pas monter dans ce train de mépris, de moqueries et de non-respect de l’Homme ». Son livre apparaît comme une ôde à la liberté. La liberté pour toutes les femmes de porter ou non le voile. Une idée qu'elle défend becs et ongles, n'en déplaisent aux détracteurs.

 

A.O Yazid

 


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