C'est toute la population qui parle le Shikomori mais peu savent l'écrire. Tel est le seul critère de notre langue. C'est pour cette raison que l'artiste Salim Ali Amir et des linguistes spécialistes de la langue nationale tels que Ahmed Chamanga et Djohar Abdou ont célébré, le 14 mars dernier les idiomes de "Shingazidja, Shindzuani, Shimwali et Shimaore" qui forment en effet une seule langue, le Shikomori.
Tout comme les auteurs français de la pléiade au XVIe siècle, l'artiste engagé Salim Ali Amir a réuni le 14 mars dernier, quelques linguistes de la langue comorienne tels que Chamanga, Dr Djohar Abdou et Damir Ben Ali dans le but de redonner au Shikomori ses lettres de noblesse, et la place qu'il mérite au niveau sociétal. C'est par ce procédé que le Dr Djohar Abdou montre que le Shikomori est une langue comme les autres. « Les études établies par les linguistes comoriens démontrent à quel point la langue nationale doit être apprise. Car nous possédons une échelle de grammaire, de vocabulaire, de conjugaison et d'orthographe. Et bien que nous sommes tous des comoriens, nous ne savons pas tous comment écrire notre langue », précise-t-il. Interrogé sur le principe de la rencontre du dimanche dernier, notre interlocuteur a répondu que plusieurs interrogations étaient posées pour lesquelles chaque intervenant a pu apporter son avis. « Parmi les problématiques posées, il y avait celle de la nuance entre dialecte et langue. On ne parle pas deux langues dans le pays. Il n'y a point de Shindzuani et Shikomori. Les moheliens et les anjouanais parlent la même langue sauf que chaque île à ses propres particularités du langage liés à leur système de communication », explique-t-il.
Pour lui, s'asseoir est aborder un sujet important comme la valorisation de notre langue maternelle, reste une idée exceptionnelle car cela a-t-il dit « va créer une ambition de perfectionner la langue afin de définir les idiomes des autres îles et parvenir à une unification parfaite des îles par le biais de notre langue ». Lors de la rencontre, le linguiste Chamanga a participé même si c'était tardivement mais il fait partie de ceux qui militent pour valoriser le Shikomori en l'introduisant dans les programmes d'enseignement. Interrogé également sur le cas du Shindwatsi, Dr Djohar explique qu'il s'agit d'un langage oratoire et très poétique qui s'utilise non couramment mais dans des contextes exceptionnels, et qui n'est pas du tout praticable pour tout le monde par son sens implicite et par son vocabulaire très soutenu. Mais c'est le Shikomori de base hérité de l’ancienne littérature comorienne de tradition orale, en vogue à l’époque des sultanats.
Kamal Gamal
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