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La première performance comorienne du projet « Selebeyoon », porté par le slameur, le Parolier du Karthala s’est tenu le vendredi 18 avril dernier à Moroni, un moment unique qui a marqué les esprits. Une plongée poétique et musicale dans dix ans de marche, de métissage et de rencontres.
Depuis plusieurs mois, l’attente était palpable. Et pour cause, après avoir fait voyager son art de scène en scène à l’international, l’artiste comorien, avait choisi de présenter enfin son projet “Selebeyoon” au public comorien. Un moment fort, intimement lié à son histoire. Une première à Moroni, une étape symbolique. Accompagné de musiciens, il a livré une performance immersive, mêlant poésie, musique et récit de vie. “Selebeyoon”, qui signifie carrefour, est un projet profondément personnel, né de l’expérience de l’artiste entre les Comores et le Sénégal deux territoires centraux dans son parcours.
Pensé comme un carrefour artistique, géographique et existentiel, ce projet évoque les Comores comme lieu d’échanges, mais aussi le Sénégal comme espace de transformation artistique. C’est là que son art a pris un tournant, et qu’il a ressenti l’écho d’un autre vivre-ensemble : « Le Sénégal, c’est un carrefour de l’éducation francophone. J’ai senti le métissage jusque dans l’accueil que j’ai reçu. » Le projet s’est aussi construit au moment charnière de sa vie d’étudiant, alors qu’il préparait sa soutenance de fin d’études en design d’intérieur. « C’était un autre carrefour. J’ai senti que je basculais vers un nouveau chemin. »
Plus qu’un simple concert, “Selebeyoon” était une proposition artistique immersive. À travers le slam, l’artiste a raconté ses plus belles expériences, ses rencontres, ses voyages, sa vision du métissage comme fondement d’un vivre-ensemble harmonieux. Le public, nombreux et varié, a répondu présent. “Selebeyoon” ne s’arrêtera pas là. La version physique est déjà disponible notamment en clé USB et les tournées sont prévues jusqu’en 2027. « C’est un projet qui va continuer à grandir, à voyager. On verra ensuite ce que l’on pourra construire par la suite. » Entre mémoire, identité, et avenir, le Parolier du Karthala confirme son statut d’artiste engagé, en tissant une œuvre sincère, ancrée dans le présent mais tournée vers les possibles.
Mohamed Ali Nasra
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