‘’Pure’’, le premier projet de Keïla Madi, sorti le 2 février dernier, offre du plaisir et du goût musical. Dans cette interview accordée à La Gazette des Comores / HZK-Presse, la finaliste du concours Nyora, aborde avec exaltation les retours de son public, son duo avec Napoléon Da Legend mais aussi le choix d’offrir une panoplie de langue. Interview.
Question : « Pure » votre premier projet est sorti le 2 février dernier. Quels retours vous recevez ?
Keïla : Je n’ai reçu que des messages positifs et d’amour. J’ai l'impression que les gens ont compris la démarche, j’ai reçu beaucoup de messages où les gens se confient sur leur propre trauma, maladie et de savoir que ce projet a pu leur apporter du réconfort, c’est très inspirant. C’est tout le principe de “Pure” c’est un simple chemin vers la guérison de nos âmes.
Question : Pour entrer dans le fond et connaître plus sur le travail, combien de temps cela vous a pris de l’enregistrer ?
Keïla : Depuis 2022, je suis sur la conception du projet et j’ai commencé les enregistrements en 2023. En tout, ce projet m’a pris un an.
Question : L’on retrouve dans ce projet de l’anglais, du français, du shikomori (le comorien) et du créole. Est-ce une façon pour vous de vous définir et de vous identifier ou il y a une autre raison derrière ?
Keïla : Sur ce premier EP, c’était important pour moi de me montrer telle que je suis sans mensonge et ayant vécu en France, Angleterre et à La Réunion, c’était logique d’avoir ces trois langues qui font partie de moi. Comorienne d’origine c’était essentiel qu’il y ait du Shikomri.
Question : « So Bat », un featuring avec Napoleon on découvre une Keïla plus Rap Soul. Comment est né ce duo ? Vous pouvez nous expliquer un peu ce changement de style de votre part ?
Keïla : La connexion avec le rappeur s’est faite en 2021 par un ami journaliste. De là est née une admiration mutuelle entre nous deux. Nous avons alors effectué une première collaboration, ‘’Béni’’ dans l’album ‘’Dernier Glacier’’ de Napoléon. Sa participation dans mon projet est donc une suite logique. C’est une suite logique d’intégrer le rappeur sur son projet à son tour. Je n’estime pas avoir changé de style, j’aime être au service de l’art et surtout transparente, ce que la musique me fait ressentir via différents rythmes et interprétations.
Question : « Era » que vous avez chanté pendant le concours Nyora figure dans ton Ep. Pourquoi avoir fait ce choix ? Qu’est-ce que ce morceau a de si spécial pour vous ?
Keïla : ‘’Era’’ est la première chanson comorienne que j’interprète. Ce choix fait pendant le concours Nyora est un hommage à mes aïeuls et plus particulièrement à ma grand-mère. C’est un choix si spécial, pour moi, né lors de mon passage, pour la première fois sur mes terres d’origine. Ce voyage a eu un déclic, il m’a rapproché des miens et delà, ‘’Pure’’ a eu tout son sens. Il a ressorti la clé qui me manquait empreint de mes origines. Dans l’EP “Era” symbolise le passage entre la partie impure et pure du projet.
Question : Vous avez abordé nombreux thèmes notamment l’amour, la tragédie, la paix. Le titre « Maladie » est-il un son personnel ? Si c’est le cas, Comment vous avez vécu ou continue à vivre cette maladie ?
Keïla : J’ai longtemps vécu dans le déni de cette maladie et dans le silence jusqu’à mes 17 ans. Maladie est un morceau anecdotique qui retrace cette journée où je devais célébrer avec mes amis et qui se transforme en cauchemar car rattrapée par ce que j’ai considéré comme une fatalité.
Question : Quel message voulez-vous passer à travers ton EP ?
Keïla : J’aimerais que l’on puisse, à la fin de cet EP, se sentir plus léger et libérer, apaiser et purifier. L’EP “Pure” n’est autre qu’un chemin et un voyage vers la purification, un chemin vers la guérison. Entre 2021 à 2022 j’ai exploré une partie de moi-même qui me donnera le besoin et l’envie de chanter mes parts d’ombres et de ténèbres.
Question : Un dernier mot…
Keïla : Nous sommes “Pure” !
Propos recueillis par AO
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