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des Comores

Festival International Bangwé de l'Oralité : 23 participants formés à Moroni

Festival International Bangwé de l'Oralité : 23 participants formés à Moroni © : HZK-LGDC

Une formation en administration culturelle a été organisée à Moroni dans le cadre du Festival international du Bangwé de l’Oralité (FIBO), du 16 au 17 juin, avec pour ambition de professionnaliser les acteurs culturels comoriens. Animée par Youssouf Abdoul-Madjid, consultant en événementiel et culture, la session a rassemblé une vingtaine de participants issus d’associations, de structures culturelles et d’initiatives privées.


« L’objectif, c’est d’outiller les associations locales et les acteurs culturels à la gestion des projets et des structures culturelles », a expliqué le formateur. Pour lui, les lacunes sont encore nombreuses aux Comores dans ce domaine. « Malheureusement, il n’existe pas assez de formations ni de spécialistes. Beaucoup d’artistes font eux-mêmes l’administration, ce qui nuit souvent à la structuration. » Durant deux jours, les participants ont été formés sur les bases de la gestion associative, la comptabilité simplifiée, la structuration de projets et les partenariats. L’ambition est aussi de renforcer les capacités locales pour que les événements culturels soient mieux organisés, dans le fond comme dans la forme. « Il faut inverser la tendance. Former des personnes qui savent monter et gérer des projets culturels, c’est assurer la pérennité de notre secteur », a affirmé Youssouf Abdoul-Madjid, qui propose aussi d’intégrer des modules de formation culturelle dans les écoles de gestion.

Parmi les bénéficiaires, l’enthousiasme est palpable. Izidine Mchangama, alias Élé d’or, artiste libre depuis 2023, confie que « ce qui m’a marqué, c’est la comptabilité de base. Même dans la vie personnelle, c’est essentiel pour gérer son argent. Grâce à cette formation, j’aurai une base solide, et je pourrai former d’autres personnes. » Mohamed Zoulnati Ali Mbamba, représentante de l’association UGM de Mitsoudje, retient aussi l’utilité concrète de l’atelier. « Je fais partie de la section art de mon association, et cette formation me permet de transmettre les savoirs acquis. On pense déjà à organiser des conférences pour motiver les gens et appliquer ce qu’on a appris. »

Pour Chamasse Bouschrati Aboubacar, de la société Art Ben Ahmed SARLU, l’atelier a permis de faire le lien entre la culture et l’économie. « On a appris comment structurer une idée, monter une entreprise culturelle, et rendre tout cela rentable. Je compte appliquer ça dans notre société. » Même satisfaction pour Elarif Hassane, de la Fondation Mbae Trambwe, « Cette formation m’a permis de maîtriser les outils de rédaction de projets culturels. Je suis désormais capable de soutenir d’autres personnes dans la réalisation de leurs activités. » À travers cette initiative, le FIBO montre que la culture peut aussi rimer avec professionnalisme et structuration. Pour les acteurs présents, cette formation marque un tournant dans leur parcours.

Mohamed Ali Nasra

 


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