L’Alliance Française de Mohéli a officiellement lancé, ce 26 juin, la première édition du festival Djumbé Fatima, un événement culturel et historique sans précédent. Du 17 au 19 juillet 2025, la petite île vibrera au rythme d’un hommage vibrant à sa reine emblématique, entre carnaval, théâtre, expositions et valorisation du patrimoine local.
C’est une grande première pour l’île de Mohéli. Du 17 au 19 juillet 2025, l’Alliance Française de Fomboni, avec le soutien de l’ambassade de France et de plusieurs partenaires locaux et internationaux, organise la première édition du Festival Djumbé Fatima. Ce rendez-vous culturel ambitionne de rendre hommage à la reine Djumbé Fatima, figure historique majeure de l’archipel, en valorisant les traditions moheliennes à travers l’art, l’histoire et la mémoire. La conférence de lancement, tenue le 26 juin, a révélé les grandes lignes d’un programme riche et symbolique : un carnaval thématique sur les vêtements traditionnels, une pièce de théâtre retraçant la régence de la reine, des visites culturelles à Fomboni et à Ouallah – son village natal – ainsi qu'une exposition de documents historiques dans les locaux de l’Alliance.
Autre moment fort : une conférence-débat sur l’espace et l’identité du sultanat historique de Mohéli replacera l’île dans les grands enjeux géopolitiques du XIXe siècle. « Ce festival est plus qu’un événement culturel, il est avant tout un hommage vibrant à une figure emblématique qui a marqué l’histoire des Comores », a souligné Djamael Ali Ballah, directeur de l’Alliance Française de Mohéli. « Une femme de savoir, de pouvoir et de vision, dont le parcours exceptionnel mérite d’être connu et transmis aux générations futures. » Le festival est porté par un solide réseau de partenaires : l’AFCDAM (Association franco-comorienne pour le développement et l’amitié de Mohéli), GAACM (Le grenier des associations artistiques de Mohéli) à l’origine de l’hymne officiel du festival, l’ADIC, présidée par Anne Etter, marraine de cette première édition, et le restaurant Maecha Bora. Une foire artisanale animera également l’enceinte de l’Alliance durant les trois jours. Au croisement du patrimoine, de la transmission et de la création artistique, ce festival s’annonce comme une célébration identitaire et rassembleuse, offrant aux artistes locaux une scène pour s’exprimer et au public, un voyage dans l’histoire de leur île.
Encadré : Qui était Djumbé Fatima, la reine résistante de Mohéli ?
Djumbé Fatima, aussi connue sous le nom de Fatima Soudi bint Abderremane, est née vers 1836 à Ouallah, sur l’île de Mohéli. Fille du sultan Abderremane, d’origine malgache, et de la reine Ravao, elle est le fruit d’un métissage politique et culturel entre Madagascar et les Comores. Devenue reine à l’âge de six ans après la mort de son père en 1842, elle est d’abord sous la régence de sa mère. Elle prendra ensuite les rênes du pouvoir avec charisme, intelligence et ténacité. Djumbé Fatima est connue pour son combat contre l’emprise coloniale française, alors que les puissances européennes convoitent les îles de l’océan Indien.
En 1851, elle épouse brièvement Joseph Lambert, commerçant français, dans une tentative stratégique d’équilibrer les rapports de force. Mais ce mariage est mal vu et vite annulé par les autorités françaises.
Son règne fut marqué par une résistance constante aux velléités d’annexion, et elle fit tout pour préserver l’indépendance de son île. En 1867, affaiblie par les pressions internes et externes, elle abdique en faveur de son fils, tout en conservant une grande influence jusqu’à sa mort, vers 1878. Aujourd’hui encore, Djumbé Fatima demeure une figure de référence pour les Comoriens et les mohéliens en particulier, un symbole de résilience, de leadership féminin et de défense des souverainetés africaines à l’ère coloniale.
Riwad
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