La Gazette

des Comores

Farid Youssouf abandonne la chanson politique

Farid Youssouf abandonne la chanson politique © : HZK-LGDC

Après des brillantes chansons politiques dédiées à Kamar Zamane, Bolero et Mohamed Ali Soilihi et des chansons de mariages, l'artiste Farid Youssouf a décidé de mettre une croix à ses chansons. Il annonce par ailleurs être en pleine préparation d'un nouveau projet devant faire vibrer toute la population dans un délai proche.


Très célèbre par ses textes émouvants sur la création de la chanson politique, mariage et anniversaire, la star de M'beni Farid Youssouf abandonne toute production dans ce registre. Lors d'une interview sur la Chaîne libre des Comores, il explique que l'artiste a le droit de cultiver son auditeur, informer le public et dire les maux de la société. Cependant la musique peut se produire selon plusieurs domaines tout en gardant le côté éthique et esthétique du métier. « Lorsqu'on produit une chanson politique, on se prive d'évoquer le côté négatif de l'homme politique. On s'appuie sur son côté ange avec des mots bien choisis. Le peuple applaudit. Mais une fois au pouvoir, le politicien accomplit des actions contraires de ce qui est dit dans la chanson », explique-t-il. Sur ce point, le créateur d’Ulezi des Comores se tient un peu pour responsable d'induire le peuple en erreur. Si bien que pour éviter des remords, l'artiste divorce avec ce genre de production mais aussi avec la chanson de mariage et d’anniversaire. « C'est vrai que la production des chansons de mariage fait gagner du pognon à l'artiste car une seule chanson coute 200.000 fc. Donc si l'artiste arrive à en faire 5 durant un mois,  c'est beaucoup d'argent. Mais ma vision n'est pas celle des autres », avance-t-il.

L'icône de la musique comorienne a rebondi sur l'évolution de la musique au niveau du pays et a regretté certaines failles. « La musique est une force de la culture comorienne. Et je ne voudrais reprocher certains d'un style qui rabaisse le niveau de la musique mais dans le cas présent, le mixage et le rythme rapide ne favorise pas le développement de la musique », indique-t-il, avant de préciser que « chanter une chanson d'un artiste n'est pas un péché. On peut le faire par des covers en gardant les mêmes mots. Le délit c'est de changer le texte et garder la mélodie. Ca m'est déjà arrivé sur le titre Moudou Moudou chanté en version mariage avec un texte différent. Cela vaut une amende grave ». Sauf a-t-il poursuivi « selon la loi, une chanson perd sa valeur après 30 ans. Un artiste peut la chanter à nouveau pour la revaloriser dans un style différent tout comme je l'ai déjà fait avec M'madi Hassane (Paix à son âme) ».

Sur son avenir, le natif de M'beni annonce la sortie prochaine d’un nouveau projet. « J’ai pas mal de chansons qui sont là. J'ai déjà fait la maquette d'ailleurs j'avais prévu de le sortir en janvier dernier mais je n’ai pas pu faute de financement car j'ai besoin de saxophoniste et un accordéoniste pour mon nouveau projet. Et ils ne seront pas des musiciens locaux et je dois les payer pourtant les temps sont durs mais j'y travaille », dit-il.

Pour rappel Farid Youssouf est un artiste natif de M'beni qui est né vers 1982. Il découvre la guitare à travers l’association musicale Djadid El Fahar. Mais après des grandes difficultés qui ont conduit à la rupture de ladite association Farid Youssouf crée le groupe Ulezi des Comores qui participe dans un concours des artistes en 1999, qui lui a permis de signer un contrat chez Studio 1 qui aboutit a la sortie de son premier album BARIZA HUCHA en 2001. Depuis cette année la star de M'beni valorise son village à travers une carrière musicale qui reste toujours brillante malgré ses moments de repos dus à une opération chirurgicale.

Kamal Gamal

 


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