A quelques heures de l’ouverture de la quatrième édition du Festival d’Arts Contemporains des Comores (Facc), la Présidente, Fatima Ousseini, le Directeur des Arts du Sénégal, Abdoulaye Koundoule et l’artiste et auteur Camerounais, Simon Njami se sont exprimés devant la presse. L’occasion pour connaitre les attentes des organisateurs pour cette quatrième édition du FACC.
« Je ne sais pas ce que le festival va apporter aux artistes comoriens mais ce qui m’intéresse, c'est ce que le festival peut apporter aux Comores », lance Simon Njami, commissaire d’exposition, essayiste et critique d’art camerounais. La 4e édition du Facc démarre aujourd'hui, à Moroni. Devant la presse, Njami rappelle que les artistes comoriens sont "d’abord des comoriens" qui devraient comprendre qu’ils doivent aider à leur place les Comores à se développer. «Le plombier fait de la plomberie, l’artiste de l’art. Mais tous ces gens-là participent ensemble à la construction d’une société. Et c’est ça qui, pour moi, doit être le rôle du festival. D’éveiller les gens à une pensée critique», promeut ce spécialiste de l’art camerounais.
Pour Abdoulaye Koundoule, directeur des Arts du Sénégal, le festival devrait servir de pont entre les Comores et le Sénégal, parrain de l’événement. La volonté de cette année est de ramener le festival « au sommet ». « Il y’a autant de choses qui font que nous pouvons légitimement établir un pont entre le Sénégal et les Îles Comores à partir des Arts contemporains et du Festival d’Arts Contemporains des Comores. Les autorités sénégalaises ont tenu à ce que le Sénégal soit bien représenté et c’est un honneur qui a été apprécié à sa juste valeur », dira M. Koundoule.
Pour la présidente du Facc, la création et la valorisation des liens entre les artistes des différents horizons est primordiale: « La rencontre, les discussions, le dialogue avec les autres est indispensable et il n’existait pas donc il fallait de quoi le nourrir, le créer et le permettre, voilà donc de quoi est né le festival », explique Fatima Ousseini qui se réjouit de voir les artistes travailler en symbiose, chacun apportant sa touche personnelle. Le Festival des Arts Contemporains, qui se veut un événement rassembleur et surtout un travail sur la connaissance de soi à travers les arts, réunit des artistes comoriens et étrangers. Une façon de mettre sur table ce que l'humanité a en commun, tout en appréciant les différences qui singularisent les Hommes.
L'artiste Simon Njami regrette lui qu’il n’y ait pas les infrastructures nécessaires pour la promotion des Arts Contemporains aux Comores. « Je pense, et vous me corrigez si je me trompe, qu’il n’y a pas de critique d’Art, qu’il n’y a pas d’historien d’Art ni de galerie ni de musée d’Art Contemporain. Tout ça, c’est ce qui crée les conditions d’un avènement d’un Art contemporain. Un artiste qui travaille seul dans son coin et qui lorsqu’il parle à quelqu’un a pour seule réponse: ‘’Il est joli ton bleu’’, ne va pas avancer ».
La 4e édition du FACC débutera officiellement ce jeudi par une cérémonie d’ouverture au Palais du peuple devant le Président de la République. Durant trois jours (jeudi à samedi), le Centre Culturel et Artistique des Comores (Ccac Mavuna), le Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques, le Restaurant l’Escale ou encore le Foyer des Femmes abriteront à tour de rôle, les différentes manifestations culturelles pour "Hudjidjuwa"(se connaître).
A.O Yazid
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