Saïd Anasse, alias Le Doyen Anasse, ne s'est pas fait en un jour. Son parcours, jusqu'à figurer dans le top 10 du prix talents du rire de RFI, est le fruit de son opiniâtreté. L’humoriste partage à travers ces lignes ses sentiments, évoque la place du stand-up et relate son cheminement.
Nominé pour la finale du prix talents du rire de RFI 2023, Doyen Anasse ne peut dissimuler sa joie et sa fierté. « Cela représente beaucoup pour moi », confie-t-il d'emblée. Cette nomination est le résultat de nombreuses années de travail, de répétitions, de performances sur scène et de persévérance. À l'annonce de la nouvelle, les fans et acteurs culturels se sont réjouis, exprimant leurs félicitations et encouragements au numéro 2 de Comores Comedy Club (CCC). « Il y a 5 ans, j'ai découvert ce prix, mais je n'aurais jamais imaginé en arriver là. C'est donc une fierté pour moi d'avoir hissé mon pays dans cette liste de finalistes pour la première fois », se réjouit l’humoriste.
Saïd Anasse, de son vrai nom, n'est pas là par hasard. L’artiste originaire de Mdjoiezi Hambou (localité située à près de 18 km au sud de Moroni) explique sa nomination et précise qu'il s’agit d'un concours organisé chaque année par Radio France Internationale (RFI). « Ce concours fait appel à tous les humoristes d’Afrique, de l’Océan Indien et des Caraïbes. Pour y participer, il faut se rendre sur leur site, remplir les coordonnées et soumettre trois sketches de l'année, qui seront examinés par un jury professionnel ne retenant que 10 finalistes », précise notre interlocuteur.
Bien que la participation à un concours d'une telle envergure puisse sembler offrir un environnement propice à l'art comique de scène, le stand-uppeur ne partage pas cet avis. Selon lui, cette nomination confirme la présence de talents du stand-up aux Comores, mettant en lumière les compétences du CCC. « Le stand-up aux Comores n'a pas encore trouvé sa place. C’est notre objectif, à Fouad, à moi-même et au reste de l'équipe (Ndlr : CCC), de l’établir dans notre pays afin de faciliter la tâche à la nouvelle génération, qui pourra ainsi bénéficier des avantages de l'humour », s’exclame l’auteur du ‘’Cris de la Terre’’, avant de reconnaître que la reconnaissance arrive progressivement et que la web série du Comores Comedy Club (CCC), diffusée sur CMM (une chaîne Web), connaît un grand succès. « On nous reconnaît partout où nous passons et cela fait plaisir de savoir que nous parvenons à arracher un sourire à de nombreux followers », ajoute-t-il fièrement.
Le Doyen Anasse, ne s'est pas construit en un jour. Son parcours jusqu'à figurer dans le top 10 pour le prix talents du rire de RFI, il le doit à son opiniâtreté. Comme tout passionné d’humour de scène, il se rappelle avoir été inspiré par le Jamel Comedy Club et en particulier par Patson, lorsqu'il s'est installé à Moroni en 2010. « L'année suivante (2011), il y a eu le premier Marrakech du rire. Depuis lors, j'ai commencé à monter sur scène pour reprendre des sketches de la troupe (à l'Université) », se remémore-t-il. En août 2016, lorsqu'il découvre le CCC et rencontre Fouad Salim (leader du CCC), Le Doyen reste attaché à l'art de faire rire. « J’ai été marqué par ma première apparition au CCC, un standing ovation. C’était magique », poursuit-il avec joie.
Depuis ce premier moment fort, le finaliste de la neuvième édition de ce prix a multiplié les apparitions. D'abord en 2021, lorsqu'avec son binôme Fouad Salim, ils se sont rendus au Cameroun et que ses 3 sketches ont été validés par le grand Valery Ndongo. Ensuite, à la 15ème édition du Parlement du rire, où il a reçu les éloges du fondateur et humoriste nigérien, Mamane, sur sa façon d’écrire. Puis avec son premier One Man Show qui s’est déroulé en juillet dernier à l’Alliance française de Moroni, devant une salle comble. Tout cela couronné par cette nomination. « J’espère que ce n’est pas la fin et qu'il y aura encore de belles choses à venir », conclut-il, espérant succéder à l’humoriste, comédien, metteur en scène et réalisateur camerounais, Stéphane Dipita, lauréat de la dernière édition. Pour sa réussite, Le Doyen tient à remercier son binôme Fouad Salim sans qui il ne serait pas là, ainsi que son épouse pour son soutien. Un geste que j’aurais accompli si j'avais été humoriste.
A.O.
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